La chancelière allemande Angela Merkel a regretté mercredi le projet annoncé par le président américain élu Donald Trump de retirer les Etats-Unis du traité commercial transpacifique (TTP) dès qu'il prendra les rênes du pays.
Le Tafta également menacé. "Je ne suis pas contente du fait que le traité transpacifique ne va désormais probablement pas se réaliser", a déclaré la chancelière conservatrice lors d'un débat sur le budget 2017 à la chambre basse du Parlement, le Bundestag. "Je ne sais pas qui va en profiter", a-t-elle lancé. "Je sais seulement qu'il y aura d'autres accords commerciaux. Et ces derniers n'auront ni les standards de cet accord, ni ceux de l'accord envisagé" de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis (TTIP, ou Tafta), menacé d'être définitivement enterré.
Des traités "bilatéraux" en remplacement. Le milliardaire républicain a annoncé mardi qu'il engagerait le retrait des Etats-Unis du TTP, signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, mais sans la Chine, au premier jour de sa présidence. A la place, Donald Trump, qui sera investi 45e président des Etats-Unis le 20 janvier, veut négocier des traités "bilatéraux" qui selon lui "ramèneront les emplois et l'industrie sur le sol américain".
Le traité avec le Canada comme exemple. Angela Merkel a salué la signature récente du traité de libre échange entre l'UE et le Canada, le Ceta. "Il y a aujourd'hui des traités qui ont une nouvelle qualité et le Ceta est le premier de cette qualité", a-t-elle estimé. "Et il ne peut y avoir un accord de libre échange avec les Etats-Unis qu'à un niveau de qualité similaire", a-t-elle insisté.
La chancelière avait récemment reconnu que le controversé TTIP ne pouvait pas être conclu en l'état, à l'occasion d'une visite à Berlin du président américain sortant Barack Obama. Le TTIP était porté par Merkel et Obama mais, au sein de l'UE, les voix étaient de plus en plus nombreuses pour s'y opposer, la France en tête, sur fond d'inquiétudes sur une baisse des normes sociales, écologiques et de santé de l'Europe. Et l'élection de Donald Trump a porté le coup de grâce.