L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont appelé dimanche l'Iran à abandonner les mesures qui sont contraires à l'accord nucléaire de 2015, alors que Téhéran vient d'annoncer qu'il s'affranchissait de toute limite sur l'enrichissement d'uranium. "Nous appelons l'Iran à retirer toutes les mesures qui ne sont pas conformes à l'accord nucléaire", ont déclaré dans un communiqué commun la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Tensions croissantes
L'accord a été conclu à Vienne en 2015 après douze ans de crise et d'intenses négociations entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne. L'Iran s'y engage à réduire ses capacités nucléaires en échange de la levée de sanctions internationales. Mais, en 2018, le président Donald Trump a décidé le retrait unilatéral des États-Unis de l'accord et le rétablissement de sanctions. Depuis, l'Iran s'est progressivement affranchi d'engagements figurant dans l'accord.
>> LIRE AUSSI - Mort de Soleimani : "C'est le début d'une guerre", affirme un ancien Gardien de la révolution
Les trois responsables européens ont par ailleurs évoqué dans leur communiqué les tensions croissantes consécutives à la frappe aérienne américaine qui a tué vendredi à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani et un important responsable irakien pro-iranien, Abou Mehdi al-Mouhandis.
"Maximum de retenue et de responsabilité"
Ils appellent dans ce contexte l'Iran, qui a promis des représailles, à s'abstenir de mener "de nouvelles actions violentes ou d'apporter son soutien à de telles actions". "Il est à présent crucial d'opérer une désescalade. Nous appelons tous les acteurs à montrer le maximum de retenue et de responsabilité", déclarent Angela Merkel, Emmanuel Macron et Boris Johnson.
Leur communiqué commun a été publié quelques heures après qu'ils se sont entretenus au téléphone. Plus tôt dimanche, un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré que les trois dirigeants s'étaient mis d'accord pour coopérer à une réduction des tensions dans la région.