La probabilité que survienne un phénomène El Niño, grave épisode météo poussant à la hausse la moyenne mondiale des températures, est de 75 à 80% au cours des 3 prochains mois, a indiqué mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM). L'épisode ne devrait toutefois pas être de forte intensité, d'après le dernier bulletin publié par cette agence de l'ONU basée à Genève.
"Cet épisode pourrait pousser encore plus les températures à la hausse en 2019". "L'épisode El Niño prévu ne devrait pas être aussi puissant que celui de 2015-2016, qui a entraîné des sécheresses, des inondations et le blanchissement des coraux dans diverses régions du monde", a déclaré Maxx Dilley, qui dirige le Bureau de la prévision du climat à l'OMM. Mais "associé aux changements climatiques à long terme, cet épisode pourrait pousser encore plus les températures à la hausse en 2019 à l'échelle de la planète", a-t-il ajouté.
Pour l'instant, "les températures de surface de la mer correspondent déjà à un épisode El Niño de faible intensité dans certaines régions du Pacifique tropical", a précisé l'OMM dans un communiqué. Mais l'atmosphère n'a pas encore réagi à cette hausse de la température et les vents en altitude, la nébulosité et la pression au niveau de la mer ne sont pas encore caractéristiques d'un épisode El Niño, selon les experts.
El Niño revient tous les trois à sept ans. Ils estiment donc que la probabilité qu'un épisode El Niño se développe d'ici à février 2019 est de 75 à 80%. À la mi-septembre, l'OMM avait estimé que les chances qu'un Niño surgisse au cours du dernier trimestre de 2018 étaient de 70%.
Bien que cet épisode ne devrait pas être de forte intensité, "il peut avoir des effets considérables sur les régimes de précipitations et les températures dans de nombreuses régions", a averti Maxx Dilley.
El Niño, une anomalie océanique et atmosphérique qui s'empare du Pacifique tropical, vient tous les trois à sept ans affecter températures, courants et précipitations.