L'ancien diplomate, Carlo Maria Vigano, accusateur du pape François, relance ses attaques en donnant sa version d'une rencontre entre le pape argentin et une égérie des opposants au mariage homosexuel, dans une lettre publiée sur un site américain et révélée samedi sur un blog italien.
Dans cette lettre, Mgr Carlo Maria Vigano, ancien nonce (ambassadeur) du Vatican à Washington, affirme que le pape François avait été informé de la personnalité de Kim Davis, qui se bat depuis des années contre le mariage homosexuel, avant de la rencontrer à Washington lors de sa visite aux États-Unis en 2015.
Tempête médiatique aux États-Unis. Kim Davis, une greffière d'un comté du Kentucky, refuse de signer des actes de mariage pour des couples de même sexe, malgré de nombreuses injonctions de tribunaux, y compris de la Cour suprême, et même quelques jours en prison.
Selon Mgr Vigano, deux des principaux collaborateurs du pape, Mgr Angelo Becciu, substitut à la Secrétairerie d'État, principal "ministère" du Vatican, et Mgr Paul Gallagher, Secrétaire (ministre) responsable des relations avec les États, consultés pour avis ont approuvé cette rencontre.
Sans démentir l'entrevue, le Vatican s'était d'abord refusé à tout commentaire, avant de publier un communiqué face à la tempête médiatique que cela avait suscité aux États-Unis.
Pas de "soutien" aux positions de Kim Davis, selon le Vatican. La "brève" rencontre a eu lieu à la nonciature à Washington, qui avait invité "des dizaines de personnes" ayant toutes pu saluer le pape, dont la seule audience formelle à ce moment a été réservée à ses anciens étudiants et à sa famille. "Le pape n'est pas entré dans les détails de la situation de Mme Davis et sa rencontre avec elle ne doit pas être considérée comme une forme de soutien à sa position dans tous ses aspects particuliers et complexes", selon ce texte.
Faux, affirme en substance Mgr Vigano, qui assure avoir informé le pape de la possibilité de cette entrevue, en lui donnant les détails concernant la personnalité de Kim Davis. Jorge Bergoglio en aurait approuvé le principe, sous réserve de l'approbation de son secrétaire d'État et principal collaborateur, le cardinal Pietro Parolin. Ce dernier n'a pas été directement informé par Mgr Vigano, mais Mgr Becciu et Gallagher ont bien approuvé cette rencontre après en avoir informé leur supérieur, Mgr Parolin, affirme encore l'accusateur du pape.
Les accusations contre le pape se multiplient. La lettre de Mgr Vigano est publiée dans sa version originale en italien et dans une traduction en anglais, par le site américain de défense de la famille traditionnelle, Lifesitenews.com. Elle est reprise samedi par le journaliste Marco Tosatti, auteur de l'un des blogs les plus virulents contre le pape François, et qui avait reconnu avoir aidé Mgr Vigano dans la rédaction d'une première salve d'accusations contre le souverain pontife.
Cet archevêque italien, ambassadeur du Saint-Siège à Washington entre 2011 et 2016, a accusé le pape d'avoir couvert durant cinq ans le cardinal américain Theodore McCarrick. Le prélat italien affirme avoir dit à François, dès le début de son pontificat en 2013, que ce cardinal jetait son dévolu sur des jeunes séminaristes et prêtres.