C'est une semaine décisive qui s'est ouverte lundi dans l'enquête sur la disparition du MH370. Le morceau d'aile d'avion retrouvé sur une plage de La Réunion est arrivé samedi en métropole pour être analysé. Des représentants malaisiens étaient dès lundi à Paris, mais ce sont bien les experts français qui ont la main sur ce dossier.
Des analyses dans un labo de l'armée à Toulouse. Les enquêteurs et les experts français de la gendarmerie et du Bureau d'enquête et d'analyses (BEA) vont se pencher à partir de mercredi après-midi sur le fameux flaperon, objet de tous les espoirs. On sait déjà que ce volet bordant l'aile de 2m20 porte l'inscription "657 BB", la signature du Boeing 777, selon la nomenclature de l'avion. Il faut donc désormais déterminer s'il s'agit bien d'un débris de l'appareil de la Malaysian Airlines. Les analyses seront menées à Balma, près de Toulouse, au laboratoire militaire de la Direction générale de l'armement (DGA), spécialisé dans les techniques aéronautiques.
Réunion de travail à Paris entre Français et Malaisiens. Ces investigations se dérouleront sous les yeux des gendarmes de la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens (SRGTA) en charge de l'enquête judiciaire, d'un des trois juges d'instruction français ainsi qu'une délégation malaisienne, dirigée par le directeur général de l'aviation civile Azharuddin Abdul Rahman et composée de représentants de Malaysia Airlines et de la justice malaisienne. Ce petit comité s'est retrouvé dès lundi après-midi pour une réunion de travail à huis clos, au palais de justice de Paris.
Avec quatre ressortissants disparus - tous membres de la famille Wattrelos - parmi les 239 victimes, la France a toute compétence pour enquêter dans ce dossier et n'a aucune raison de confier cette partie des investigations à un autre pays. Les autorités françaises assurent diplomatiquement vouloir travailler main dans la main avec la Malaisie afin que chacun puisse faire avancer l'autre, même si certains observateurs semblent circonspects sur la capacité d'enquête, voire la transparence, des autorités locales.
La piste du MH370 relancée mais… Pour l'heure, il est impossible de prévoir la durée des expertises sur ce bout d'aile comme sur la valise retrouvée dans la même zone, à La Réunion. Ce bagage doit quant à lui être analysée par les spécialistes de l'identification criminelle de la gendarmerie. Mais la piste du MH370 est désormais plus que relancée : aucun autre accident aérien n'a impliqué de Boeing 777 dans cette région du monde. Quant à savoir quel a été le scénario de cette catastrophe survenue le 8 mars 2014, l'ancien directeur du BEA, Jean-Paul Troadec, tempère : "il ne faut pas attendre des miracles de cette analyse".