Alors que l'extrême droite réalise une percée sans précédent en France, en Allemagne ou encore en Suède, les gouvernements français et allemand sont bien décidés à lui faire barrage. Invités du "Grand Rendez-vous" Europe 1-iTELE-"Le Monde", dimanche matin, Wolfgang Schäuble, le Ministre allemand des Finances, et Michel Sapin, le Ministre des Finances et des Comptes publics, ont affirmé leur volonté "de faire barrage" à l'extrême droite.
"Il faut convaincre le peuple". Pour Wolfgang Schäuble, "la montée de l’extrême droite est un phénomène dangereux". Il a avancé dimanche matin quelques explications à ses bons résultats : "Le problème vient de nos sociétés qui ne se sentent pas très bien face aux grandes évolutions comme la mondialisation. Il y a donc un reflex naturel à se recentrer sur la nation".
Le parti politique d'Angela Merkel, dont il fait partie, est bien décidé à faire barrage à l'extrême droite comme il l'a expliqué : "Il nous reste 18 mois jusqu’aux élections et nous allons faire en sorte que l’extrême droite n’acccède pas au Bundestag (le parlement de l’Allemagne, ndlr). Il faut convaincre les gens que critiquer la modernité n’est pas une solution. Il faut apporter de meilleures réponses pour résoudre les problèmes. Il faut permettre une meilleure cohésion dans la société".
Faire bloc contre l'extrême droite. De son côté, Michel Sapin souhaite, lui, la victoire de François Hollande à la prochaine élection présidentielle, même s'il l'a admis ce matin dans le "Grand Rendez-vous", "on a l’impression que la gauche est amenée à disparaître en Europe". "Elle est en difficulté car elle doit être en capacité de faire comprendre au peuple que dans le monde ouvert d’aujourd’hui, ce n’est pas par le conservatisme ou en se recroquevillant qu’on peut s’en sortir. C’est en étant dans la dynamique et en créant de nouvelles solidarités", a-t-il estimé. Pour Michel Sapin, il est donc nécessaire de faire des alliances en Europe contre la montée de l'extrême droite. Michel Sapin a été très clair : pour lui, "nous sommes dans le même gouvernement : celui de l’Europe".