La jeune Hispanique Alexandria Ocasio-Cortez, 29 ans, nouvelle égérie d'une vague de femmes et de minorités qui tirent le parti démocrate vers la gauche, a été élue mardi plus jeune membre du Congrès.
"Ce n'est pas juste une journée électorale". "Ce soir, nous sommes entrés dans l'histoire", a lancé mardi la jeune New-Yorkaise d'origine hispanique à ses supporters, après sa large victoire sur son adversaire républicain Anthony Pappas, dans une circonscription qui est un bastion démocrate. "Ce n'est pas juste une campagne ou une journée électorale", mais "un mouvement plus large pour la justice économique, sociale et raciale", a-t-elle affirmé. "Il n'y a rien de noble à préserver un statu quo qui ne répond pas aux besoins des Américains qui travaillent!"
Ocasio-Cortez, née d'une mère portoricaine et d'un père américain, est devenue ces derniers mois une star de l'aile gauche du parti démocrate. Sa victoire surprise lors de la primaire fin juin face à un baron de la Chambre des Représentants, Joe Crowley, a érigé du jour au lendemain cette jeune femme, qui revendique l'étiquette socialiste, au rang d'enfant prodige de la politique.
Un profil atypique, classé à gauche. Originaire du Bronx, cette ancienne serveuse, ex-bénévole pour la campagne présidentielle du sénateur Bernie Sanders, a promis de se faire la porte-voix des "petites gens" au Congrès. Elle compte y défendre des causes chères à l'aile gauche du parti démocrate, comme une couverture santé pour tous, des universités publiques gratuites, et le droit à des logements abordables.
La jeune femme a fait campagne en rejetant toute contribution des grands donateurs démocrates et des grandes entreprises, coupables selon elle d'avoir rompu avec les préoccupations des classes moyennes. Et en répétant inlassablement comment elle accompagnait, enfant, sa mère portoricaine qui faisait des ménages, ou comment ses parents quittèrent le Bronx pour une paisible banlieue de New York afin qu'elle puisse fréquenter de meilleures écoles.
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Un espoir pour les démocrates. Sa victoire aux primaires avait donné espoir à de nombreux autres candidats à la gauche du parti démocrate, surtout des femmes et des représentants des minorités, qui espéraient pouvoir répéter son exploit. D'autant qu'Alexandria Ocasio-Cortez ne s'est pas ménagée pour les soutenir : après sa victoire aux primaires, elle a sillonné les États-Unis pour appuyer leur campagne, souvent plus difficile à remporter que la sienne. "Elle est devenue la tête d'affiche de ce mouvement", soulignait récemment Debbie Walsh, directrice du Centre sur les femmes en politique de l'université Rutgers. "Comme une rockstar" qui utilise "son statut de vedette pour aider les autres candidats, tout en se forgeant une base".
Un statut qui fait désormais d'elle une cible pour les conservateurs, qui n'hésitent pas à la comparer au dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro et à la caricaturer à outrance sur les réseaux sociaux. Même certains démocrates ont eu du mal à digérer son ascension fulgurante, voyant dans son socialisme revendiqué une menace pour leur parti. "Les météorites disparaissent très vite", avait ironisé un élu de Floride, Alcee Hastings. Fraîchement élue à a Chambre basse, ses adversaires et ses partisans devront compter sur elle au moins durant ces quatre prochaines années.