Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, a menacé lundi de fermer les frontières de l'Allemagne "en juillet" aux migrants faute d'un accord entre dirigeants européens en marge d'un sommet fin juin, un ultimatum aussitôt rejeté par la chancelière.
Pas de fermeture "automatique" de l'Allemagne. "Nous nous en tenons à notre position, dans le cas où ça ne réussirait pas (le sommet européen de Bruxelles, ndlr), qu'il soit possible de refouler immédiatement (les migrants) à la frontière", a affirmé le ministre. Angela Merkel a assuré qu'il n'y aurait aucune fermeture "automatique" de l'Allemagne aux demandeurs d'asile, même en cas d'échec au niveau européen.
La chancelière allemande joue en ce moment son avenir politique, à la suite d'une fronde sans précédent sur la politique migratoire de l'aile la plus à droite de sa coalition gouvernementale qui réclame plus de fermeté aux frontières. Cette question menace ainsi la majorité gouvernementale constituée dans la douleur il y a trois mois et agite le spectre d'élections anticipées qui pourraient avant tout profiter à l'extrême droite. Et après une semaine de polémiques sur le sujet entre Merkel et son ministre, le risque d'implosion de la fragile coalition au pouvoir n'est pas écartée, tant il est difficile de satisfaire la droite dure bavaroise (CSU).
Des faits divers qui agitent l'opinion. Angela Merkel doit également faire face à un mécontentement croissant de son opinion, exacerbé par des faits divers, en particulier le viol et l'assassinat récents d'une adolescente par un jeune demandeur d'asile irakien débouté arrivé en 2015. Lundi s'est ouvert aussi le procès d'un jeune réfugié afghan accusé d'avoir mortellement poignardé son ancienne petite amie de 15 ans dans un supermarché.