La France va envoyer en Italie une délégation de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour étudier les situations de "la quarantaine" de migrants du navire Open Arms qu'elle s'est engagée à accueillir, a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement.
"Ces situations ne sont pas acceptables pour les migrants"
Les migrants recueillis en Méditerranée par l'Open Arms ont débarqué dans la nuit de mardi à mercredi sur l'île italienne de Lampedusa, en application d'une décision de justice prise compte tenu des fortes tensions à bord après des jours de sur-place à quelques encablures de la côte. Ils étaient 147 à bord à l'arrivée du navire humanitaire près de Lampedusa jeudi, et un peu plus de 80 après l'évacuation vers l'île de plusieurs personnes ayant sauté à l'eau mardi et de plusieurs dizaines de mineurs ou de malades ces derniers jours.
Les migrants de l’#OpenArms ont finalement pu débarquer dans la nuit à Lampedusa. La France sera solidaire et accueillera 40 personnes en besoin de protection : une équipe de l’OFPRA se rendra sur place dans les tout prochains jours.
— Christophe Castaner (@CCastaner) August 21, 2019
Paris s'est engagé à accueillir "une quarantaine de personnes qui pourront demander l'asile en France", a rappelé Sibeth Ndiaye lors du compte-rendu du conseil des ministres, et "a envoyé sur place ou va le faire dans les tous prochains moments une délégation de l'Ofpra qui permettra d'examiner les situations". En tout état de cause, a-t-elle ajouté, "ces situations nous rappellent avec acuité l'importance d'avoir un mécanisme de gestion des questions migratoires qui se fasse à l'échelle européenne parce que sans cela ces situations se répéteront et ne sont évidemment pas acceptables pour les migrants" qui tentent des traversées de la Méditerranée.
Après l'arrivée à terre des rescapés de l'Open Arms, l'Ocean Viking, dernier bateau humanitaire présent en Méditerranée, attendait toujours mercredi la désignation d'un port où débarquer les 356 personnes qu'il a recueillies à son bord.
Madrid n'exclut pas de sanctionner financièrement l'Open Arms
Le gouvernement espagnol n'a pas exclu mercredi de sanctionner financièrement l'ONG Open Arms, qui n'avait pas reçu l'autorisation d'effectuer des opérations de secours au large de la Libye. Après une attente de plusieurs jours à proximité de Lampedusa et l'envoi mardi par Madrid d'un navire de sa marine de guerre pour récupérer les migrants, ces derniers ont finalement débarqué sur l'île de Lampedusa. "Nous sommes dans un État de droit. Tout le monde sait ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire", a déclaré Carmen Calvo, la vice-présidente du gouvernement socialiste, sur la radio Cadena Ser.