Le groupe Eurotunnel a présenté lundi deux drones militaires à caméra thermique pour renforcer la surveillance du site de 650 hectares face aux intrusions éventuelles de migrants.
Faciliter la tâche des vigiles. Ces drones, déjà opérationnels, ne seront cependant utilisés qu'en "complément" des systèmes de sécurité actuels, composés notamment de 500 caméras, dans le but de suivre "toute tentative suspecte d'intrusion", a expliqué le groupe lundi sur son site de Coquelles. "Ils faciliteront la tâche de nos quelque 300 vigiles afin de surveiller plus efficacement le site. Le drone permettra alors d'intervenir plus rapidement pour assurer la sécurité des migrants mais aussi celle du site", a affirmé le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, lors d'une conférence de presse.
Une altitude de 150 mètres. "Nous faisons un saut technologique en termes de surveillance et de gardiennage du site car ils pourront voler malgré le vent, les intempéries ou la nuit", s'est-il encore félicité. Les engins pourront ainsi atteindre une altitude de 150 mètres, "suffisant pour surveiller la moitié de la surface du site". Les drones, financés par Eurotunnel sur ses 20 millions de budget annuel alloué à la sécurité, n'auront pas vocation à voler en continu mais seront capables, en se relayant, de fonctionner plusieurs heures d'affilée, même en géostationnaire.
"La pression migratoire va augmenter". Selon Jacques Gounon, "aucune intrusion" n'a été recensée sur le site depuis le mois d'octobre. "Avec l'été, nous estimons que la pression migratoire va augmenter mais aussi suite au Brexit car la frontière sera bientôt totalement étanche, du type 'mur de Berlin', ce qui pourrait pousser les migrants à être encore plus désespérés en tentant de passer coûte que coûte avant la mise en oeuvre du Brexit", a craint le PDG. Il a cependant réaffirmé que le vote n'aura "aucune conséquence économique" sur les résultats du groupe qui a transporté en 2015 quelque 2,1 millions de voyageurs, 2,5 millions de voitures et 1,5 million de camions.
Durant l'été 2015, Eurotunnel avait fait l'objet de multiples tentatives d'intrusions sur son site par des migrants, vivant dans la "Jungle" de Calais à une dizaine de kilomètres plus à l'est, tentant désespérément de rejoindre la Grande-Bretagne en se cachant sur des navettes. Ces événements avaient poussé le groupe, aidé financièrement par la Grande-Bretagne, à entreprendre de vastes mesures de sécurisation.