Le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a appelé mardi à suivre la position du pape François pour une "répartition équitable" entre pays européens des migrants fuyant leurs pays, au moment où Emmanuel Macron est reçu au Vatican.
Pour une "répartition équitable". Concernant "l'accueil pérenne des migrants, la seule position logique, humaine et rationnelle (...) est celle exprimée par le pape François et que nous partageons pleinement : une répartition équitable doit-être opérée entre tous les pays européens", affirme l'élu indépendantiste dans un communiqué, indiquant que la Corse est prête à "prendre sa part".
La Corse prête à accueillir le Lifeline. Jean-Guy Talamoni s'est dit lundi soir sur France Inter "disposé à porter secours" aux 234 migrants recueillis sur le navire humanitaire Lifeline, que l'Italie refuse de laisser accoster et qui pourrait débarquer à Malte selon le porte-parole du gouvernement français.
Aucune structure d'accueil. "Le 2 octobre 2015, l'Assemblée de Corse a voté à l'unanimité une délibération affirmant qu'elle était prête à prendre sa part, de façon organisée en amont" dans l'accueil des migrants par les différents pays européens, souligne Jean-Guy Talamoni dans son communiqué.
"En décembre 2015, l'État français décidait d'ignorer ce vote unanime et d'exclure la Corse du dispositif global, moyennant quoi il n'existe aujourd'hui aucune structure adéquate dans l'île", a-t-il regretté, évoquant "les capacités d'accueil évidemment modestes" de l'île de Beauté.
Talamoni estime qu'il faut "porter secours". L'élu indépendantiste rappelle que, concernant les bateaux humanitaires transportant des migrants, qu'il s'agisse de l'Aquarius il y a quinze jours ou du Lifeline aujourd'hui, "devant une situation de détresse, la première attitude à avoir est de porter secours". "Si cela passe par l'ouverture d'un port corse, nous ne pouvons qu'y être favorables", écrit-il, assurant "que les institutions de la Corse n'ont pas vocation à avoir des positions différentes lorsque les problèmes sont identiques".
Défendant "une position éthique et politique" prise par des "responsables corses issus du suffrage universel", il a rappelé que "sur le plan juridique l'accord de l'administration d'État est nécessaire". Le président français Emmanuel Macron a été accueilli mardi matin pour la première fois par le pape François au Vatican, une rencontre centrée sur la question des migrants à l'heure où ce dossier déchire les Européens.