Migrants : la France décide de renforcer ses contrôles à la frontière franco-italienne

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La France a décidé de renforcer les contrôles sur une dizaine de points de passage à la frontière franco-italienne. © JORDAN VONDERHAAR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
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avec AFP
Alors que le navire humanitaire Ocean Viking a accosté vendredi dans le port militaire de Toulon, Paris a décidé de renforcer les contrôles à la frontière franco-italienne. Une décision prise après le refus de l'Italie d'accueillir les 230 migrants du navire. Près de 500 policiers et gendarmes vont être mobilisés sur les points de contrôle.

Les contrôles renforcés à la frontière franco-italienne, décidés par Paris après le refus de Rome de laisser accoster le navire humanitaire Ocean Viking, sont effectifs depuis jeudi dernier sur "plus d'une dizaine" de points de passage, a indiqué vendredi à l'AFP la police française. Il s'agit de "contrôler les gares, les axes secondaires notamment près de Menton mais aussi Sospel ou Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), les axes autoroutiers, en particulier l'A8, les sorties, péages et aires d'autoroute", a précisé la Direction générale de la police nationale (DGPN).

Les trains sont fouillés

Illustration à la gare de Menton Garavan, la première en provenance de Vintimille, en Italie, où chaque train, est fouillé de fond en comble pendant de longues minutes "H24 et 7/7", selon la commissaire Emmanuelle Joubert qui dirige la Police aux frontières (PAF) dans les Alpes-Maritimes. Vendredi, dans le train express régional de 16h10, c'est un garçon de 14 ans qui a dû descendre du train. Il a quitté sa ville de Siguiri, en Guinée, pour rejoindre la France, sans vouloir préciser la date de son départ. "Celui-là, on l'emmène au poste-frontière et, en tant que mineur, il sera remis à un foyer pour l'enfance", a expliqué un policier de la réserve opérationnelle.

Les contrôles se font aussi sur la route, aux deux postes frontières à Menton. Au poste de Saint-Louis, les policiers français remettent à leurs homologues italiens des migrants qui se voient refuser l'entrée en France. Vendredi, en début d'après-midi, une dizaine de migrants à qui l'on a signifié cette non-admission ont ainsi retraversé à pied la frontière, direction l'Italie. Ils ont quitté le petit baraquement attenant au poste-frontière dont les conditions d'accueil sont régulièrement dénoncées par les associations de soutien aux réfugiés et de défense des droits humains.

500 policiers et gendarmes supplémentaires vont être mobilisés

"Plus on est nombreux et plus la frontière sera étanche", estime Emmanuelle Joubert, indiquant qu'à ce jour, plus de 28.000 non-admissions, ou refus d'entrée, ont déjà été signifiées à des étrangers en situation irrégulière dans les Alpes-Maritimes depuis le début de l'année. Près de 500 policiers et gendarmes supplémentaires vont être mobilisés pour des contrôles sur ces "points de passage autorisés (PPA)", afin de garantir "une sécurisation H24", selon la police française.

Si l'essentiel des axes d'entrée des migrants vers la France sont situés dans les Alpes-Maritimes, "qui concentrent les deux tiers des non-admissions en 2022", selon la DGPN, le renforcement des contrôles "s'étend néanmoins sur plusieurs départements avec les zones de montagne et les différents grands axes internationaux". Le dispositif doit être au complet d'ici à dimanche et est "distinct des policiers mobilisés pour assurer la sécurisation et les escortes des migrants en provenance de l'Ocean Viking", selon la DGPN.

Après trois semaines d'errance à la recherche, vaine, d'un port sûr en Italie, le navire humanitaire Ocean Viking, transportant 230 migrants sauvés d'un naufrage en Méditerranée, a pu être accueilli en France vendredi.