Le navire de secours des migrants naufragés de SOS-Méditerranée et Médecins Sans Frontières (MSF), l'Ocean Viking, sera opérationnel "au cours du mois d'août" en Méditerranée centrale, ont déclaré les organisations lundi à Paris.
"Pendant sept mois, nous avons travaillé d'arrache-pied pour trouver un navire... C'était long et difficile de trouver un armateur qui nous soutienne et un pavillon qui respecte les conventions maritimes", a indiqué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS-Méditerranée, lors d'une conférence de presse.
Quatre canaux de sauvetage
L'Ocean Viking, long de 69 m sur 15 m de large et construit en 1986 pour l'assistance aux plates-formes pétrolières en mer du Nord, pourra accueillir "200 à 300 naufragés" et "encore plus sur une période resserrée", a-t-il précisé.
Il dispose d'un équipage de neuf membres, plus une équipe de 10 personnes de SOS-Méditerranée et du personnel médical de MSF dont un médecin, deux infirmières et une sage-femme, soit plus de trente personnes à bord au total. Quatre canaux de sauvetage semi-rigides, un "hôpital", des hébergements, des espaces de stockage et une plateforme de débarquement pour les canaux seront installés à bord.
"Les actes médicaux sur le bateau iront de l'accouchement à la réanimation de personnes, ce sont des situations de vie ou de mort et non une espèce de croisière", a souligné Hassiba Hadj-Sahraoui, responsable à MSF.
Le navire "ne ramènera personne en Libye"
Battant pavillon norvégien, l'Ocean Viking se dirige depuis jeudi soir "vers la Méditerranée pour mener une nouvelle campagne de recherches et de secours en Méditerranée centrale" -devenue la route migratoire maritime la plus meurtrière au monde-, a annoncé dimanche SOS-Méditerranée, qui a assuré que le navire "ne ramènera personne en Libye".
"Nous retournons en mer car les gens meurent, il y a une souffrance humaine à échelle industrielle", a lancé Joanne Liu, présidente de MSF, selon qui les États ont une "logique meurtrière" en voulant "faire disparaître les sauveteurs" et en proposant comme "solutions" aux migrants, "la noyade ou le retour en Libye".
Au terme de près de trois ans en mer, l'Aquarius, précédent bâtiment de SOS-Méditerranée qui a secouru 30.000 migrants naufragés, avait été contraint de cesser ses activités en décembre 2018, successivement privé de son pavillon de Gibraltar puis de Panama.