L'Élysée a reconnu une "erreur" mais dénoncé mardi une "instrumentalisation politique individuelle" de la part du ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, qui a refusé les excuses de la France à propos de la reconduite en Italie de migrants par la gendarmerie française. Vendredi matin, dans le cadre d'une mission de reconduite à la frontière, une fourgonnette de la gendarmerie française a franchi la frontière pour déposer des personnes en situation irrégulière à Clavière, en Italie. La préfecture des Hautes-Alpes a reconnu "une erreur".
Salvini refuse les excuses de Paris. "Abandonner des immigrés dans un bois italien ne peut pas être considéré comme une erreur ou un incident. Ce qui s'est passé à Clavière est une offense sans précédent à l'encontre de notre pays", a estimé mardi sur les réseaux sociaux Matteo Salvini, ajoutant qu'il n'acceptait "pas d'excuses" de la France. "Il faut relativiser les choses", a réagi mardi la présidence française devant la presse. "C'est une erreur, la Préfecture l'a reconnu. Il y a eu une incursion, pas prévue ni conforme aux consignes, en territoire italien, où deux personnes ont été déposées". Mais l'entourage d'Emmanuel Macron dénonce aussi "une instrumentalisation politique, essentiellement individuelle, par le nouveau collègue de Christophe Castaner", nommé ministre de l'Intérieur.
Tensions entre les deux pays. Le chef du gouvernement "Giuseppe Conte n'a pas fait de cet incident le témoignage d'une crise", a souligné Paris. "Nous gérons ensemble une frontière commune et il y a ponctuellement, des deux côtés, de petits incidents regrettables. Dont acte", a conclu l'Élysée. Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L'Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l'avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700.000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.