L'Union européenne est confrontée à un défi migratoire jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon les chiffres de l'agence Frontex, 340.000 personnes ont déjà traversé les frontières européennes depuis janvier, dépassant déjà le chiffre pour l'ensemble de l'année 2014 (280.000). Rien que pour la journée de samedi dernier, 4.400 migrants ont été sauvés en mer Méditerranée et 7.000 autres sont entrés en Serbie. La Grèce, elle, est débordéeau niveau de l'île de Kos qui attire, à cinq kilomètres seulement des côtes turques, des réfugiés syriens. Dans un tel contexte, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, a répondu mardi aux questions d'Europe 1.
"Faire ça tout seul ? Ça ne marche pas". L'Union européenne a-t-elle échoué sur la question migratoire ? "Jusqu'à présent, oui", répond sans hésiter Frans Timmermans. "On a vraiment besoin d'une action collective à l'échelle européenne", ajoute-t-il, exprimant ainsi le même souhait avancé lundi par Angela Merkel, la chancelière allemande et par François Hollande, le président de la République. "Une grande partie des Etats membres pensent qu'ils peuvent faire ça tout seul", déplore le vice-président. Mais "ça ne marche pas", précise-t-il.
La Création d'un Code commun du droit d'asile. Concernant la création d'un Code commun du droit d'asile, "ce n'est pas trop difficile parce que ça fait une décennie qu'on travaille dessus", estime Frans Timmermans. Entre autres, le vice-président de la Commission avance qu'"une liste de pays tiers" dont les citoyens n'auraient pas droit au droit d'asile pourrait être établie, ce qui faciliterait "leur renvoi chez eux". Et Frans Timmermans de prendre l'exemple de l'Allemagne où beaucoup de réfugiés "viennent des Balkans, des pays candidats à l'Union européenne". "Il faut se mettre d'accord pour renvoyer ces gens chez eux car ils n'ont pas le droit à l'asile", juge-t-il.
Migrants : Un Code commun du droit d'asile "ne...par Europe1fr
Mais pour que les retours se déroulent bien, "on a besoin de l'accord de ces pays, avec ceux des Balkans, c'est pas difficile, avec les pays africains, ça l'est", prévient Frans Timmermans. Pour cela, il faut aussi "une action collective" puisqu'une action individuelle par pays "ne fait pas assez d'impression" sur les pays africains.
La migration, "un phénomène qui ne partira pas". "Le devoir collectif" implique aussi, selon ce responsable européen, "des répartitions des réfugiés". "On doit assurer une clé de répartition équitable", applicable à chaque crise "car on ne va pas refaire le débat à chaque fois", poursuit Frans Timmermans. "La migration est un phénomène qui ne partira pas", rappelle-t-il tout en précisant que les frontières ne seront pas ouvertes en grand aux réfugiés. "L'enjeu est mondial", rappelle Frans Timmermans. "Établir un Etat en Libye, mettre fin au conflit en Syrie" doivent aussi faire partie des objectifs européens à l'échelle internationale.