Migration, terrorisme… La Grèce, "une frontière très importante"

La Grèce est une frontière précieuse entre l'Europe et le Moyen-Orient.
La Grèce est une frontière précieuse entre l'Europe et le Moyen-Orient. © ARIS MESSINIS/AFP
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Selon l'institut d'étude Jacques Delors, un "chaos" grec aurait de graves conséquences géopolitiques.  

La Grèce va-t-elle sortir de la zone euro ? "L'hypothèse est moins improbable" après le résultat du référendum du dimanche, selon Pascal Lamy, président d'honneur de l'institut d'étude sur l'Europe Jacques Delors, invité mardi d'Europe 1. Les Grecs ont rejeté ce week-end les propositions des créanciers du pays, ouvrant ainsi le risque de ne pas recevoir une nouvelle aide, de se retrouver en défaut de paiement vis-à-vis de leurs créanciers et de se voir exclus de l'euro. Ce qui entraînerait un "chaos" aux violentes conséquences géopolitiques.


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Le scénario noir du "Grexit". "Ce serait bien plus dur pour le peuple grec que de rester à l'intérieur de la zone euro", estime Pascal Lamy, ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et ancien commissaire européen. Une sortie de la zone euro brouillerait la Grèce économiquement et politiquement avec tous ses partenaires, qu'elle n'aurait pas su rembourser. Et surtout, cela signifierait un retour à la drachme, un coût des importations qui s'envolerait et un chômage qui bondirait dans tous les secteurs dépendants des fonds étrangers. Athènes ne pourrait même pas profiter de cette dévaluation indirecte de sa monnaie pour doper son économie puisque exporte très peu en comparaison des autres pays européens.

"Migration, infiltration terroriste"... Selon Pasccal Lamy, le "chaos" que cela entraînerait aurait bel et bien des conséquences mondiales, et pas seulement économiques. "La Grèce peut se diviser de manière assez violente. Or, la Grèce est une frontière très importante de l'Europe par les temps qui courent", analyse Pascal Lamy. Une vision  que partageait déjà Yves Bertoncini, directeur du même Institut Jacques Delors, invité lundi d'Europe 1 : "les enjeux sous-estimés sont les enjeux géopolitiques. Migration, infiltration terroriste de Daech… si la Grèce se coupe de l'Europe, nous avons tout à y perdre".


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"… Si cette frontière s'effondre, ce serait grave".  "Il arrive de plus en plus de migrants en Grèce qu'en Italie. Si cette frontière avec le Moyen-Orient, avec une Turquie qui n'est pas très stable, s'effondre, cela serait très grave. Même la chancelière allemande est tout à fait consciente de ça. Il y a beaucoup de Turcs en Allemagne, c'est une région qu'elle connait très bien", conclut l'ancien dirigeant de l'OMC, pour qui cela doit peser dans les négociations.