Matteo Renzi, Angela Merkel et François Hollande vont chercher les moyens de relancer une Europe en pleine crise d'identité, lors d'une rencontre à trois lundi après-midi en Méditerranée, au large de l'Italie.
Sur la tombe d'un pro-Européen. Le président du Conseil italien doit accueillir vers 16h à Naples la chancelière allemande et le président français avant de les accompagner à Ventotene, petite île de la mer Thyrénéenne, entre Rome et Naples. Là, les trois dirigeants européens pourront trouver, si nécessaire, quelque inspiration lorsqu'ils se recueilleront sur la tombe d'Altiero Spinelli, auteur d'un plaidoyer fédéral pour l'Europe, le "manifeste de Ventotene". Ils seront ensuite transportés sur le porte-aéronefs Garibaldi, navire amiral de la marine militaire italienne, pour un dîner de travail tôt dans la soirée. Ses retrouvailles interviennent trois semaines avant un sommet européen extraordinaire prévu le 16 septembre à Bratislava et convoqué après le coup du tonnerre du Brexit.
Plus de sécurité. Pour répondre au défi du prochain départ du Royaume-Uni, la France et l'Italie préconisent une plus forte intégration européenne en matière notamment de sécurité et de défense. L'idée d'un "Schengen de la sécurité pour répondre au terrorisme" a également été défendue par le gouvernement italien. La France a suggéré de son côté l'idée d'un financement européen, des "eurobonds", pour soutenir ces projets communs en matière militaire. Paris souhaite aussi la mise en place rapide d'un corps européen de garde-frontières pour renforcer les frontières externes de l'UE et les rendre plus hermétiques.
Débloquer les finances ? Français, Allemands et Italiens parleront aussi économie. Le président français a déjà suggéré de doubler d'ici cinq ans le plan Juncker (315 milliards de 2015 à 2018), dans les transports propres, la modernisation numérique ou la recherche. Mateo Renzi est favorable de son côté à utiliser une partie de ces financements pour favoriser la culture en Europe. Mais le chef du gouvernement italien veut surtout convaincre ses collègues, à commencer par la chancelière allemande, d'en finir avec une Europe "comptable", trop austère au moment où les populistes gagnent partout du terrain.