Aux États-Unis, les manifestations contre le racisme et les violences policières se poursuivent, neuf jours après la mort à Minneapolis de George Floyd, un homme noir asphyxié par un policier blanc. Dans la ville du Minnesota, le calme est revenu, mais les manifestations des derniers jours, parfois accompagnées de destructions ou de pillages, ont laissé certaines rues dévastées. Alors que l'épidémie de coronavirus avait déjà aggravé la situation économique et sociale, les habitants se pressent dans les files d'attente des banques alimentaires improvisées.
Dans un quartier de la ville, le terrain vague à coté de la bretelle d’autoroute est désormais le seul endroit du quartier où l’on peut trouver à manger. Des dizaines de bénévoles s’y activent à trier les donations, tandis que les habitants se pressent autour des tentes de distribution. "C’est un désert alimentaire ici", explique Paul, venu remplir ses sacs de couches, de pâtes et de céréales pour ses cinq enfants.
"Aucun commerçant ne veut rouvrir"
"Tous les magasins ont été pillés, vandalisés, aucun commerçant ne veut ouvrir", se lamente Linda derrière sa visière de protection. "Je comprends que les gens veuillent se faire entendre, mais casser son propre quartier, ça me brise le cœur", dit cette femme âgée qui raconte ses difficultés pour se déplacer.
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"C'était déjà un quartier touché par la crise économique"
"Ici, c’était déjà un quartier déshérité et touché de plein fouet par la crise économique", explique Shay, l’organisatrice de cette banque alimentaire improvisée. Dan, par exemple, raconte qu’il a perdu son travail dans un magasin d’articles de sport à cause de la pandémie. Avec le déconfinement, il pensait retrouver son travail, mais ses espoirs sont partis en fumée. "Le magasin a été brûlé, il ne rouvrira jamais", dit-il.
À la fin de la journée, Shay met fin à la distribution. Elle doit reprendre des forces, dit-elle, car sa banque alimentaire de fortune risque de rester ouverte encore longtemps.