L'Union européenne a annoncé ce lundi avoir décidé de prendre des sanctions contre l'Iran, accusé de livrer des missiles balistiques à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. Concrètement, ce sont 14 entités et personnes qui sont concernées par ces sanctions
L'Union européenne a annoncé lundi avoir décidé de prendre des sanctions contre l'Iran, accusé de livrer des missiles balistiques à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. Le Royaume-Uni a annoncé de son côté des sanctions contre plusieurs dirigeants de l'armée iranienne, dont le commandant en chef des forces armées Abdolrahim Moussavi, après l'attaque de missiles lancée par l'Iran contre Israël le 1ᵉʳ octobre.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a rejeté mardi ces sanctions, les qualifiant d'"injustifiées et contraires au droit international." "Il a également souligné le droit inaliénable de l'Iran à la défense et à la coopération militaire avec d'autres pays, y compris la Russie", a rapporté l'agence de presse officielle iranienne Irna.
Faire "plus" pour défendre l'Ukraine
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis au Luxembourg, ont décidé de sanctionner 14 entités et personnes en Iran, dont la compagnie aérienne Iran Air, pour avoir livré ou facilité la livraison de missiles balistiques à Moscou, ont expliqué les 27 dans un communiqué. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne avaient déjà adopté des sanctions de ce type mi-septembre.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué l'adoption de ces sanctions, appelant toutefois à faire "plus" pour défendre l'Ukraine. Les forces russes multiplient à l'approche de l'hiver leurs frappes contre les infrastructures énergétiques, mais aussi les villes ukrainiennes.
Des compagnies aériennes visées
Les sanctions européennes visent, outre Iran Air, deux autres compagnies iraniennes, Saha Airlines et Mahan Air, ainsi que le vice-ministre de la Défense Seyed Hamzeh Ghalandari et six autres personnes. Elles prévoient un gel des avoirs dans l'UE et une interdiction de se déplacer sur le territoire de l'Union européenne.
Le 11 septembre, Washington avait indiqué avoir pris, avec Paris, Londres et Berlin, des sanctions à l'encontre de six entreprises iraniennes de drones et missiles balistiques, fournisseurs de la Russie dans le cadre d'un contrat signé fin 2023, ainsi que de dix de leurs responsables et employés. L'Iran a rejeté les accusations occidentales de transferts de missiles. Mais, selon le secrétaire d'État américain Antony Blinken, des dizaines de militaires russes ont été formés en Iran à utiliser le missile balistique Fath-360, d'une portée de 120 km. Concernant le conflit avec Israël, le Royaume-Uni a sanctionné lundi plusieurs dirigeants de l'armée iranienne. Outre le commandant en chef des forces armées, Londres a notamment sanctionné son adjoint, Mohammad-Hossein Dadras, le commandant en chef de l'Armée de l'air, Hamid Vahedi, et le chef des renseignements du Corps des Gardiens de la révolution islamique, Mohammad Kazemi.
"Avec nos alliés et partenaires, nous continuerons à prendre les mesures nécessaires contre les menaces inacceptables de l'Iran et à faire pression pour une désescalade dans la région", a affirmé le chef de la diplomatique britannique David Lammy. Le 1er octobre, l'Iran avait lancé environ 200 missiles contre Israël, une attaque présentée comme une riposte à l'assassinat du chef du Hamas palestinien à Téhéran, imputée à Israël, et du chef du Hezbollah libanais ainsi que d'un général des Gardiens de la Révolution iraniens dans une frappe israélienne près de Beyrouth.
Le secteur pétrolier aussi touché
La société iranienne Farzanegan Propulsion Systems Design Bureau, qui conçoit et fabrique des "pièces pouvant être utilisées dans des missiles" et l'Agence spatiale iranienne, "qui développe des technologies qui ont des applications dans le développement de missiles balistiques", sont également sanctionnées, indique le gouvernement britannique. Les sanctions consistent en des gels d'avoirs assortis, pour les personnes physiques, d'une interdiction d'entrer sur le territoire britannique.
La semaine dernière, les États-Unis avaient annoncé des sanctions contre le secteur pétrolier iranien en réponse à l'attaque du 1er octobre. Israël a salué l'annonce de sanctions imposées par l'UE et le Royaume-Uni. "Ces sanctions envoient un message clair démontrant que la communauté internationale ne tolérera pas les actions dangereuses de l'Iran, son soutien au terrorisme et sa déstabilisation de la région", a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Israël Katz