Donald Trump a justifié dimanche l'emploi de l'expression "Mission accomplie" pour saluer les frappes contre le régime syrien, une formule connotée depuis l'annonce prématurée par son prédécesseur George W. Bush de la fin de la guerre en Irak. Samedi, quelques heures après avoir lancé des raids ciblés, avec la France et le Royaume-Uni, contre des installations du pouvoir de Damas en riposte à une attaque chimique présumée, le président des Etats-Unis avait lancé ces mots sur Twitter, ajoutant que le "résultat" de l'opération, "parfaitement exécutée", "n'aurait pu être meilleur".
A perfectly executed strike last night. Thank you to France and the United Kingdom for their wisdom and the power of their fine Military. Could not have had a better result. Mission Accomplished!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 14 avril 2018
Annonce prématurée. Aussitôt, dans les médias américains et sur les réseaux sociaux, le parallèle a été dressé avec 2003, quand le président américain de l'époque avait annoncé la fin des principales opérations de combat en Irak sur le pont du porte-avions Abraham Lincoln. Derrière George W. Bush, une grande banderole proclamait, sur fond de bannière étoilée, "Mission accomplished". L'annonce s'était rapidement révélée prématurée, et depuis les responsables politiques américains évitent soigneusement tout recours à cette formule.
"Fake news". "Le raid syrien a été si parfaitement exécuté, avec une telle précision, que la seule manière trouvée par les Médias Bidon pour le critiquer est mon emploi de l'expression +Mission Accomplie+", a répondu dimanche Donald Trump, toujours sur Twitter, s'en prenant une fois de plus aux "Fake News Media", une de ses cibles préférées. "Je savais qu'ils sauteraient sur l'occasion, mais je trouve que c'est une si belle formule militaire qu'il faut la réhabiliter. Utilisons-là souvent!", a-t-il lancé.
"Termes militaires". Le Pentagone a affirmé samedi que toutes les cibles, liées selon Washington au programme d'armement chimique du régime de Bachar al-Assad, avaient été "frappées avec succès". "Politiquement, 'mission accomplie' a une signification plus large, mais je crois que le président l'a employée en termes militaires. Nous savons bien sûr que notre travail en Syrie n'est pas terminé", a relativisé l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU Nikki Haley, alors que les frappes occidentales ne devraient pas changer les équilibres sur le terrain sur conflit en Syrie ni débloquer un processus de paix dans l'impasse.