Le président du Comité d'organisation de la Coupe du monde, Alexeï Sorokine, s'est dit mercredi plus inquiet par les conséquences de l'affaire Skripal, l'ex-espion russe empoisonné en Grande-Bretagne, que par de possibles retards dans les préparatifs du Mondial de football. "Notre principal problème réside plus dans la géopolitique que dans les infrastructures", a-t-il affirmé au quotidien Kommersant, ajoutant que "n'importe quel incident, qu'il arrive naturellement ou qu'il soit créé artificiellement, est utilisé pour mettre la pression sur les organisateurs de la Coupe du monde".
"Ça n'aide pas". Moscou et l'Occident traversent une grave crise depuis l'empoisonnement en Angleterre de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille, pour lequel Londres, soutenu par la majorité des pays occidentaux, accuse la Russie. Cette crise a provoqué l'expulsion de plus de 230 diplomates des deux côtés. L'affaire Skripal "n'aide pas" les préparatifs de la Coupe du monde, organisée du 14 juin au 15 juillet prochain en Russie, a reconnu Alexeï Sorokine. L'Islande et le Royaume-Uni ont déjà annoncé le boycott diplomatique de la compétition.
Les ventes de billets stables, sauf en Angleterre. Selon Alexeï Sorokine, certains essaient d'utiliser l'affaire Skripal pour convaincre les fans de football de ne pas venir en Russie pour la compétition. "Je pense que l'intention est là mais ça ne fonctionne pas", a-t-il déclaré, assurant que "les gens achètent des billets comme avant. Ils ne les rendent pas ou n'en achètent pas moins". Selon la Fifa, 1,7 millions de tickets ont été vendus pour le Mondial 2018 et 53% des acheteurs ne résident pas en Russie. La demande de billets provenant du Royaume-Uni est toutefois inhabituellement faible. Ainsi, 400.000 tickets ont été vendus entre le 13 mars et le 1er avril, l'Angleterre représentant moins de 1% des ventes. Seuls 30.000 supporters anglais ont jusqu'à présent acheté des billets pour le Mondial.