Malgré le couvre-feu imposé dans la capitale pour empêcher de nouvelles émeutes, près d'une semaine après le décès d'un homme noir de 46 ans, aux mains d'un policier blanc, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant la Maison-Blanche, dimanche soir. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Un couvre-feu a été imposé à Washington, comme dans d'autres grandes villes des Etats-Unis, pour empêcher que de nouvelles émeutes n'émaillent les manifestations contre les violences policières et le racisme auxquelles des milliers de personnes ont pris part dimanche à travers le pays.
Donald Trump à l'abri dans un bunker souterrain
La police a pourtant tiré des gaz lacrymogènes devant la Maison-Blanche pour disperser une manifestation, alors que de violents affrontements secouaient la capitale, selon des journalistes de l'AFP sur place. Une foule de manifestants s'était rassemblée devant la résidence du président américain Donald Trump en scandant des slogans, en allumant des feux et en brandissant des pancartes, malgré le couvre-feu. Selon le New York Times, Donald Trump a été mené samedi par le Secret Service, lors d'une manifestation similaire devant sa résidence, à l'abri dans un bunker souterrain.
Tout en disant comprendre leur colère, nombre de responsables locaux avaient exhorté les manifestants à la retenue pour cette sixième nuit de protestations, tandis que le président Donald Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat, fustigeait les "anarchistes". La colère qui a explosé à Minneapolis, dans le Minnesota, après le décès lundi dernier de George Floyd, un homme noir de 46 ans, aux mains d'un policier blanc, s'est rapidement propagée à tout le pays.
Joe Biden à une manifestation dans le Delaware
Des manifestations étaient aussi en cours à Miami et New York notamment. "Black Lives Matter" ("La vie des Noirs compte"), "Je ne peux pas respirer" (les derniers mots prononcés par George Floyd), martelaient les foules. Joe Biden, l'ancien vice-président de Barack Obama et candidat à l'élection présidentielle de novembre, a annoncé s'être rendu sur les lieux d'une manifestation qui s'est tenue samedi dans son Etat du Delaware. Le déploiement des forces de l'ordre n'a pas empêché certains débordements, et des pilleurs se sont attaqués dimanche à des magasins d'un centre commercial huppé à Santa Monica.
A Philadelphie, sur la côte Est, plus de 50 personnes ont été arrêtées pour pillages depuis samedi, selon la police. Les violences avaient gagné samedi soir de nombreuses villes, dont New York, Philadelphie, Dallas, Las Vegas, Seattle, Des Moines, Memphis, Los Angeles, Atlanta, Miami, Portland, Chicago et Washington. Des routes ont été coupées, des voitures et des commerces incendiés, et les forces de l'ordre, déployées en grand nombre, ont répliqué par des gaz lacrymogènes et dans certains cas des balles en caoutchouc.
"S'il vous plaît, rentrez chez vous tôt, restez à la maison (...). Nous devons revenir à l'urgence qu'est la construction de la justice, pas brûler une ville", a plaidé dimanche sur CNN le maire de Los Angeles, Eric Garcetti.