Mort de George Floyd : "L’Amérique d’aujourd’hui s’est réveillée", se félicite Spike Lee

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Le réalisateur américain, figure de la lutte contre le racisme aux Etats-Unis, sort vendredi sur Netflix son dernier film, "Da 5 Bloods". Sur Europe 1, il commente la vague de manifestations qui a lieu aux Etats-Unis après la mort de George Floyd, étouffé par un policier blanc. Et fait part de son espoir, malgré Donald Trump.

La défense des droits des noirs américains est au cœur de l’oeuvre de Spike Lee. Le célèbre réalisateur de 63 ans sort vendredi sur Netflix son dernier film, Da 5 Bloods, qui raconte l’histoire de quatre vétérans afro-américains du Vietnam, qui retournent dans le pays asiatique après la guerre pour récupérer la dépouille de leur chef. Forcément, le cinéaste porte un regard aiguisé sur les événements qui secouent actuellement son pays. Depuis deux semaines, une vague de manifestations submerge les Etats-Unis - et le monde - en protestation à la mort du noir américain George Floyd, étouffé par Derek Chauvin, un policier blanc. Spike Lee était invité d’Europe 1 mardi matin pour commenter cette actualité.

Et le découragement ne fait pas partie du logiciel de Spike Lee. Le réalisateur milite depuis plus de 40 ans, et les choses ne semblent guère évoluer. "J’ai toujours dit que le combat était utile, car la lutte continue. Alors c’est décevant, mais je n’ai jamais pensé que ça ne fonctionnait pas bien. Tout ce que j’ai fait dans le passé, je continuerai à le faire. Et la lutte est toujours présente", a-t-il lancé. "On a enduré les blessures et l’esclavage depuis 1619. Cela fait 401 ans que les noirs se battent pour la liberté dans ce pays. Et on n’est toujours pas arrivés à la Terre promise."

"La prochaine présidentielle sera la plus importante de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique"

Le mouvement actuel est en tout cas porteur d’espoir, selon Spike Lee. "L’Amérique d’aujourd’hui s’est réveillée. L’Amérique d’aujourd’hui est dans la rue. L’Amérique d’aujourd’hui, c’est celle que vous voyez. Mes frères et sœurs blancs côte à côte avec leurs frères et sœurs marron, noirs ou rouges", a affirmé le cinéaste. "Les noirs et les latinos ont été rejoints par des Américains blancs. C’est une très grande différence. Dans la rue, il y a de blancs, des noirs, des marrons, des rouges, des jeunes, des vieux, des gens qui expriment leur mécontentement contre la police des Etats-Unis d’Amérique."

Pour le réalisateur de Do the right thing, les manifestants protestent aussi "contre ce gars à la Maison Blanche (Donald Trump, ndlr), celui que j’appelle ‘l’agent orange’ (en référence à un désherbant utilisé par l’armée américaine au Vietnam, ndlr)". D’où l’importance de l’élection à venir. "Il a toujours été très important que les noirs votent, et ça n’a pas changé. En revanche, c’est l’importance de l’élection présidentielle qui a changé. Notre 44ème président, Barack Obama, dit que la prochaine présidentielle, en novembre, sera la plus importante de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique. Obama l’a dit et je suis d’accord avec mon frère."