Des "services secrets étrangers" préparent une cyberattaque contre la Russie, visant notamment à déstabiliser son système financier, ont accusé vendredi les services secrets russes (FSB).
Une stratégie pour déstabiliser le système financier. "Le FSB a reçu des informations concernant la préparation par des services secrets étrangers d'une cyberattaque d'envergure pour déstabiliser à partir du 5 décembre 2016 le système financier russe, en particulier les activités de plusieurs grandes banques russes", a déclaré le FSB dans un communiqué. Les "centres de commandement" et les serveurs nécessaires à la réalisation de cette attaque appartiennent à l'hébergeur internet ukrainien BlazingFast, a affirmé le FSB.
Selon le FSB, les responsables de cette cyberattaque vont notamment "envoyer en masse des SMS et publier des messages provocants sur les réseaux sociaux et sur les blogs à propos d'une crise du système financier russe" aux habitants de plusieurs dizaines de villes russes.
Une accusation démentie en Ukraine. Le FSB a déclaré mener des "actions" pour enrayer cette cyberattaque. De son côté, le directeur de BlazingFast, Anton Onopriïtchouk a démenti à l'AFP toute implication dans des cyberattaques, soulignant que sa société fournissait "des services pour se protéger (de cyberattaques), pas pour mener des attaques". "Pour l'instant, personne ne nous a contacté concernant ce communiqué" du FSB, a-t-il ajouté. "Nous essayons d'analyser cette situation mais il s'agit de très nombreuses adresses IP et cela peut prendre beaucoup de temps."
Les cyberattaques, nouvelles armes. Cette annonce intervient alors que les accusations de cyberattaques se multiplient entre pays occidentaux et Moscou. Mardi, le patron des services secrets extérieurs allemands a mis en garde contre une multiplication de piratages informatiques en provenance notamment de Russie.
De nombreux experts et responsables politiques américains avaient auparavant accusé la Russie d'être derrière les piratages d'organisations politiques comme le parti démocrate. Kiev et Moscou s'accusent régulièrement de tentatives de déstabilisation, alors que les tensions entre les deux pays sont toujours au plus haut, plus de deux ans après l'annexion de la Crimée par la Russie.