La Russie a appelé mercredi à ne pas "exagérer" l'importance du Débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, dont sera fêté jeudi le 75ème anniversaire, et à ne pas "minorer" ainsi le rôle de l'URSS dans la défaite d'Adolf Hitler. "L'apport des Alliés dans la victoire sur le Troisième Reich est clair. Mais il ne faut pas l'exagérer et minorer par là même la signification des efforts titanesques de l'Union soviétique, sans laquelle cette victoire n'existerait tout simplement pas", a déclaré aux journalistes la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Revivez ici le D-Day, depuis les plages du Débarquement et jusqu’à la résidence d’Hitler en Bavière, avec le récit et l’analyse de Fabrice d’Almeida dans "Au cœur de l'histoire".
Maria Zakharova, tout en "rendant hommage à tous ceux qui sont tombés", a dénoncé une "réécriture catastrophique de l'Histoire" donnant selon elle, notamment dans les films et les articles de presse, aux États-Unis et à leurs alliés un rôle prédominant dans la défaite allemande. Selon elle, "le Débarquement en Normandie n'a pas eu d'influence décisive sur l'issue de la Seconde Guerre mondiale (…) déjà déterminée par la victoire de l'Armée rouge, avant tout à Stalingrad, Koursk".
La Seconde Guerre mondiale, source de fierté pour la Russie
Donald Trump, Emmanuel Macron, la reine Elizabeth II et 300 vétérans ont donné mercredi à Portsmouth, dans le sud de l'Angleterre, le coup d'envoi des célébrations du 75ème anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944. Celles-ci doivent se poursuivre jeudi en France.
Les autorités russes et le président Vladimir Poutine, qui ne sera pas présent aux commémorations, dénoncent depuis de nombreuses années l'oubli dans lequel sont tombés selon eux en Occident les considérables sacrifices et les 27 millions de morts des Soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le souvenir de la Grande Guerre Patriotique, le nom donné en Russie au conflit armé entre l'URSS et l'Allemagne nazie, reste la source d'une immense fierté dans le pays et constitue un pilier essentiel du patriotisme prôné par le Kremlin. Symbole des tensions entre Russes et Occidentaux, la plupart des Européens avaient boudé en 2015 la parade militaire du 9 mai pour les 70 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie, alors que les tensions étaient à leur comble à propos de l'Ukraine.