La Russie a appelé mardi l'Iran à "ne pas céder à l'émotion" et à respecter "les dispositions essentielles" de l'accord sur le nucléaire malgré les pressions américaines, au lendemain de l'annonce du dépassement par Téhéran de la limite imposée à ses réserves d'uranium enrichi.
"Respecter les dispositions essentielles de l'accord"
"Nous appelons nos collègues iraniens à la retenue, à ne pas céder à l'émotion et à respecter les dispositions essentielles de l'accord" signé à Vienne en 2015, a déclaré le chef de diplomatie russe Sergueï Lavrov. Il a aussi appelé les Européens à "remplir leurs promesses, leurs obligations et à tout faire pour que le mécanisme qu'ils ont créé (pour permettre aux entreprises européennes de continuer de travailler avec l'Iran malgré les sanctions, ndlr) soit réellement opérationnel".
"Sans cela, il sera très difficile de mener un dialogue constructif et productif sur le sauvetage de l'accord", a-t-il estimé. La Russie avait déjà dit lundi "regretter" le dépassement de la limite des 300 kilos d'uranium faiblement enrichi par Téhéran, tout en appelant à "ne pas dramatiser" cette première entrave au texte de 2015.
Une "pression sans précédent"
Moscou dénonce la "pression sans précédent" à laquelle l'Iran est soumis par les Etats-Unis depuis la décision de Donald Trump de se retirer unilatéralement de l'accord sur le nucléaire en mai 2018. Téhéran s'était engagé par ce texte à ne pas chercher à acquérir la bombe atomique et a accepté de réduire drastiquement son programme nucléaire en échange de la levée de sanctions internationales asphyxiant l'économie iranienne.
Mais le rétablissement des sanctions américaines a eu pour effet de presque totalement isoler l'Iran du système financier international et de lui faire perdre la quasi-totalité de ses acheteurs de pétrole. Téhéran menace désormais de violer d'autres dispositions de l'accord si les autres Etats encore parties (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l'aident pas à contourner les sanctions américaines