La Russie a convoqué vendredi l'ambassadeur grec à Moscou, Andreas Friganas, pour "protester" contre les "décisions antirusses" prises par Athènes, qui a annoncé des mesures visant des diplomates russes. Moscou a "protesté avec fermeté contre l'expulsion de deux diplomates russes et l'interdiction du territoire de deux autres citoyens russes", a déclaré dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Des expulsions prochaines de diplomates ? La Grèce avait annoncé mercredi avoir pris des "mesures visant à garantir l'intérêt national" après une "ingérence" de responsables russes dans le règlement de sa dispute avec l'ex-République yougoslave de Macédoine. Les autorités grecques n'ont toutefois pas donné de détails sur la nature de ces mesures. Selon la presse grecque, Athènes s'apprête à expulser deux diplomates russes et à interdire l'entrée du pays à deux autres citoyens russes.
Une action "sans fondement". "Nous jugeons cette action absolument sans fondement et non étayée par des faits", a dénoncé le ministère russe, qui a dit craindre que cette décision n'endommage "fortement" les relations entre les deux pays. La Russie avait déjà averti mercredi qu'elle entendait prendre des "mesures réciproques" contre Athènes. "Il est évident que derrière les décisions antirusses du gouvernement grec se tient Washington, dans le contexte du sommet de l'Otan", qui s'est déroulé les 11 et 12 juillet à Bruxelles, a poursuivi le ministère russe.
Lors de ce sommet, l'Otan a notamment invité Skopje à ouvrir des négociations d'adhésion après l'accord trouvé avec Athènes sur le nouveau nom du pays: "République de Macédoine du Nord".
Selon la presse grecque, Athènes reproche aux diplomates russes d'avoir tenté d'influencer la communauté monastique du Mont-Athos (dans le nord-est), réputée pour son sourcilleux patriotisme, et des autorités locales du nord du pays pour organiser des manifestations contre l'accord avec Skopje.