Moscou et Washington concluent un accord de trêve en Syrie

John Kerry, qui devait quitter Genève, a reporté son départ d'un jour pour obtenir la garantie d'un accord solide.
John Kerry, qui devait quitter Genève, a reporté son départ d'un jour pour obtenir la garantie d'un accord solide. © Andrew Harnik / POOL / AFP
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avec Reuters
Si la trêve tient sept jours, les Etats-Unis et la Russie coopéreront dans des frappes contre le groupe Etat islamique a indiqué le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

 

Les Etats-Unis et la Russie ont salué un accord majeur samedi à Genève visant à remettre en marche le processus de paix en Syrie et y instaurant une trêve nationale à compter du coucher du soleil lundi. Les deux pays entendent également mettre en place des corridors sûrs pour les opérations humanitaires et organiser à terme des actions coordonnées contre des groupes islamistes.

Mettre un terme au conflit. "Aujourd'hui, Sergueï Lavrov et moi, au nom de notre président et notre pays, appelons tous les acteurs syriens à soutenir le plan auxquels sont parvenus les Etats-Unis et la Russie, pour [...] mettre un terme le plus vite possible à ce conflit catastrophique par un processus politique", a dit le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'en dépit d'une méfiance persistante, les deux camps ont mis au point cinq documents permettant un combat coordonné contre le terrorisme et une reprise de la trêve abandonnée sous une forme améliorée.

Plus de 10 heures de discussions. Une "cessation des hostilités" avait été mise en place par Moscou et Washington le 27 février dans tout l'ouest de la Syrie. "Cela crée les conditions nécessaires pour la reprise du processus politique qui est à l'arrêt depuis longtemps", a dit Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse. Cet accord est le fruit de plus de dix heures de discussions à Genève entre les deux pays, émaillées ces dernières semaines par des désaccords sur de nombreux points techniques. John Kerry, qui devait quitter Genève, a reporté son départ d'un jour pour obtenir, dit-il, la garantie d'un accord solide.

"Changer la nature du conflit." "Le gouvernement Obama, les Etats-Unis, font un pas en avant car nous pensons que la Russie et mon collègue (Sergueï Lavrov) ont la capacité de faire pression sur le régime d'Assad pour mettre fin au conflit et venir à la table des négociation pour faire la paix", a-t-il dit. John Kerry a précisé que le "fondement" de l'accord résidait dans la promesse du régime de s'abstenir de frappes aériennes sur les zones rebelles, même sous le prétexte de viser les djihadistes de l'ancien Front al Nosra. "Cela devrait mettre fin aux bombes barils, fin aux bombardements sans discernement et cela peut potentiellement changer la nature du conflit", a-t-il déclaré.

Vers des frappes coordonnées ? Si la trêve instaurée à compter de lundi soir tient, la Russie et les Etats-Unis se donnent sept jours pour préparer leur coopération dans des frappes contre le Front al Nosra et le groupe Etat islamique (EI), a-t-il ajouté. Un "centre commun d'opérations" sera organisé, notamment pour partager des informations permettant de délimiter les territoires contrôlés par l'ex-Front al Nosra et l'opposition.