Theresa May prend mercredi ses appartements au 10 Downing Street, succédant à David Cameron qui a démissionné suite à la victoire du “Leave” lors du referendum de juin sur le maintien du Royaume-Uni à l’intérieur de l’Union européenne. La France et l’Allemagne demandent à la nouvelle responsable une clarification rapide sur la mise en place du Brexit.
Une Europe vulnérable. "Il faut gagner du temps et accélérer. Pourquoi ? Parce que ce que détestent l’économie et la politique, c’est l’incertitude", synonyme de "volatilité" et de "vulnérabilité", explique Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, au micro de la matinale d’Europe 1.
Un divorce à l'amiable. "Il est important que cet article 50 [qui prévoit la procédure de retrait de l'UE, ndlr] soit invoqué le plus rapidement possible, et que la Grande-Bretagne demande au Conseil européen d’ouvrir des négociations - qui peuvent durer deux ans -, pour voir dans quelles conditions se fait le divorce - divorce à l’amiable mais divorce -, entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne", a-t-il encore détaillé.
Surtout, le commissaire avertit sur les conséquences économiques de la sortie de l’Union, conséquences qui pourraient être d’autant plus lourdes si la situation stagne. "Ça peut faire perdre entre 1 et 2,5 points de PIB à la Grande-Bretagne et entre 0,2 et 0,5 points pour la zone euro en 2007", relève Pierre Moscovici. "Ça n’est pas fatal, ça n’est pas une prévision. Pour pouvoir faire reculer ces chiffres et limiter la perte, il est important, d’une part, qu’il y ait la levée de l’incertitude, que l’on sache où l’on va […] et, d’autre part, que l’on donne une bonne réponse de politique économique", explique le commissaire européen, qui prône d’avantage d’investissements à l’intérieur de l’Europe.
À l'avenir. "La Grande-Bretagne va rester un pays européen. Ça ne sera plus un membre de l’UE mais nous aurons nécessairement des relations avec elle", souligne-t-il, rappelant : "Jusqu’au jour où elle part – ça peut prendre deux ans - la Grande-Bretagne restera un membre de l’UE avec des droits."
Portugal et Espagne. Alors que l’UE espère limiter la casse du côté britannique, Bruxelles a enclenché cette semaine un processus de sanctions contre Madrid et Lisbonne face aux déficits économiques. "Nous avons des règles en Europe, ces règles sont telles qu’elles ont permis de limiter les déficits. Nous sommes en 2016, aujourd’hui les déficits sont à 2%, ils étaient à 6,5% e 2010. […] Les dettes publiques se sont accrues de 30% en six ans. Il faut réduire ça, sinon se sont les générations futures qui sont foutues !", a averti Pierre Moscovici.
"Je n’ai jamais été partisan de l’austérité. Je ne crois pas que les règles soient faites pour punir, je ne pense pas que les sanctions soient la réponse qui convient en tout. Il est possible que ces sanctions soit égales à zéro, à condition que les gouvernements espagnol et portugais nous disent comment ils vont réduire leur déficit", promet encore le commissaire européen au micro d'Europe 1.