Lancée lundi par l'armé kurde et les Peshmergas, l'offensive pour reprendre Mossoul au groupe Etat islamique, se poursuit mercredi. De nombreux villages voisins, qui étaient aux mains de Daech depuis deux ans, ont déjà été repris. Si les civils sont partis depuis longtemps de ces cités fantômes, l'axe autour duquel elles se trouvent reste un enjeu stratégique pour le groupe djihadiste.
Une route stratégique. Cet axe central, c'est une route goudronnée qui mène au quartier est de Mossoul en 10 minutes. Les bas-côtés sont témoins de sa valeur stratégique. Avant de quitter les lieux, les combattants de Daech ont laissé des pièges. "Ne vous approchez pas", ordonne un soldat. "Il y a des mines tous les deux mètres, regardez, on en distingue certaines", explique-t-il encore. "Ils en ont mis partout, des deux côtés de la route jusqu’à Mossoul. Il faut avancer avec beaucoup de prudence, gardez les yeux bien ouverts."
Des frappes de la coalition en soutien. Mardi, l'Etat islamique a résisté dans les villages qui bordent la route, comme en témoignent les façades criblées d'impacts de balles. Certaines bâtisses sont même à terre. Ce sont là les effets des frappes de la coalition, insiste le colonel Amar. "Les avions de la coalition ont été précieux ici. Tout comme les militaires étrangers qui nous accompagnent au sol pour nous conseiller. Des Américains et des Français sont là, je les remercie. Ils nous aident à repérer les mouvements de Daech."
Des armes abandonnées qui seront réutilisées. Une aide précieuse surtout lorsque l'on voit les moyens des djihadistes. À côté d'un imposant blindé façon Mad Max, on trouve 50 bidons d'explosifs reliés par un fil. Au volant, un soldat kurde s'échine à désembourber l'engin. Car ici, rien ne se perd. "On va le réutiliser pour nous. On ne s’en servira pas comme voiture piégée mais on va installer une mitrailleuse lourde sur le toit, ce sera parfait pour les futurs combats."
Des combattants observent, on peut presque lire dans leurs pensées : "Si de simples hameaux sont à ce point truffés de pièges, alors que peut-on imaginer à l'intérieur de Mossoul ?"