Les forces irakiennes sont dans les faubourgs de Mossoul depuis jeudi mais la bataille n'est pas terminée. S'il y a peu de combats directs, de nombreux kamikazes de Daech se placent sur le chemin des forces spéciales. Pas un jour ne passe sans que des combattants de Daech ne se suicident sur des soldats irakiens. L'envoyée spéciale d'Europe 1 en Irak a assisté à un attentat à la voiture piégée.
Une attaque violente sans victime. Jeudi matin, alors que les hommes plaisantent en buvant du thé, une voiture piégée emprunte une route perpendiculaire et roule jusqu'aux maisons dans lesquelles l'unité s'est installée. Le tank censé protéger la rue ne l'a pas vue venir. Le kamikaze déclenche sa charge sur le blindé. Il n'y a pas de victimes mais le "blast" souffle les vitres des chambres.
Des drones comme éclaireurs des djihadistes. Dans le ciel, un sous-officier repère plusieurs drones envoyés par les djihadistes, une deuxième voiture suicide est signalée, tout le monde tire. Le commandant décrypte la manoeuvre du groupe État islamique. "Il y a quelque chose qui nous surprend, c'est tous ces drones que Daech envoie au-dessus de nous. Certains sont équipés d'une caméra. Mais maintenant on pense qu'avant d'envoyer une voiture piégée, ils envoient toujours un drone pour guider la voiture jusqu'à nous."
"Avec les kamikazes, il faut se méfier de tout le monde". Pour contrer les ruses djihadistes, les forces spéciales aussi font voler leurs drones. Installé sur un toit, l'opérateur progresse dans le quartier à travers son écran, il zoome sur chaque ruelle. "Je cherche des voitures, des véhicules blindés, n'importe quoi de suspect. Ils viennent de nous attaquer donc ils vont attendre un peu avant de recommencer, peut-être dans dix heures, je n'en sais rien. Ah là, il y a une femme avec un drapeau blanc." On distingue la femme entrer dans une maison, le soldat ne la quitte pas des yeux. Avec leurs escadrons de kamikazes, dit-il, il faut se méfier de tout le monde.