"Quatre frappes successives sur un même bâtiment, ça ne relève pas de l'erreur, ça ne relève pas du dommage collatéral, a priori." Pour Françoise Bouchet-Saulnier, directrice juridique de Médecins sans frontières, l'attaque qui a fait au moins neuf morts dans un hôpital soutenu par MSF dans le nord de la Syrie était "sans doute délibérée". Au micro d'Europe Soir lundi, elle dénonce "des stratégies de terreurs qui ciblent spécifiquement les hôpitaux."
"Intensification de la terreur et de la violence". "Les hôpitaux n'ont aucun caractère de sanctuarité en Syrie depuis le début du conflit. Il faut vraiment ne pas avoir d'autres alternatives pour prendre le risque de venir dans un hôpital", poursuit Françoise Bouchet-Saulnier. Selon elle, la situation a récemment empiré avec l'intervention russe au soutien du gouvernement de Bachar al-Assad, avec "une intensification réelle de la terreur et de la violence".
Selon le président de MSF France, Mego Terzian, cette frappe a été menée "soit par le gouvernement (syrien), soit par la Russie". Dans la soirée, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est dit "très inquiet des informations faisant état de tirs de missiles sur au moins cinq hôpitaux et deux écoles à Alep et Idlib, qui ont tué près de 50 civils, dont des enfants, et en ont blessé de nombreux autres".