Le parquet fédéral belge a requis le renvoi devant une cour d'assises du Français Mehdi Nemmouche, auteur présumé de la tuerie qui avait fait quatre morts au Musée juif de Bruxelles en mai 2014, a appris l'AFP lundi de source judiciaire.
Un procès "en mai ou juin 2018, dans un scénario idéal". Cette demande d'un procès devant un jury populaire, où Nemmouche encourra la prison à perpétuité, sera présentée lors d'une audience prévue jeudi en chambre du conseil à Bruxelles, où la défense aura la possibilité de contester la requête et de demander des actes complémentaires. Mais le bouclage du réquisitoire ouvre la voie à la tenue d'un procès "en mai ou juin 2018, dans un scénario idéal", a précisé la même source judiciaire.
Inculpé pour "assassinats dans un contexte terroriste". Mehdi Nemmouche, djihadiste français parti combattre en Syrie, aujourd'hui âgé de 32 ans, est accusé d'être l'homme qui, le 24 mai 2014, avait ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée juif de Bruxelles, tuant deux touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge. Interpellé à Marseille six jours plus tard à sa descente d'un bus en provenance de Bruxelles, il a reconnu avoir "joué un rôle" dans l'attaque mais nie avoir été présent au Musée, selon son avocat belge, Me Sébastien Courtoy. Il a été inculpé pour "assassinats dans un contexte terroriste" et incarcéré en Belgique.
Même réquisition pour un complice présumé. Au cours d'une enquête de trois ans, bouclée depuis avril 2017, deux complices présumés ont aussi été inculpés par la justice belge : les Français Nacer B. et Mounir A., tous deux actuellement en liberté conditionnelle en France. Le second pourrait finalement échapper à un procès car un non-lieu a été requis le concernant afin de ne "pas affaiblir" le dossier, a-t-on ajouté de source judiciaire. En revanche, comme pour Nemmouche, le parquet fédéral a souhaité le renvoi aux assises de Nacer B., qui avait été en contact avec le suspect principal de la tuerie quelque temps avant les faits. En Belgique, la loi permet depuis 2016 de faire juger tous les crimes par un tribunal correctionnel, ce que n'a pas souhaité le parquet fédéral.
En France, Mehdi Nemmouche est par ailleurs soupçonné d'avoir été l'un des geôliers de quatre journalistes français otages en Syrie en 2013-2014, ce qui lui a valu d'être inculpé le 15 novembre à Paris pour "enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".