L'Allemagne a légalisé vendredi un "troisième genre" sur les certificats de naissance, faisant du pays un précurseur en Europe dans la reconnaissance des personnes intersexes. A côté de "féminin" ou "masculin" pourra être mentionnée la mention "divers" pour les personnes concernées, selon ce texte de loi approuvé par la chambre des députés.
Une case parfois laissée vide sur les certificats de naissance. Le gouvernement de coalition entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates applique ainsi une décision de la Cour constitutionnelle de 2017. La plus haute juridiction allemande avait donné aux députés jusqu'à "fin 2018" pour voter la légalisation d'un "troisième sexe". Jusqu'à présent, il était possible en Allemagne depuis mai 2013 de ne pas renseigner le champ relatif au sexe en le laissant vide, les intéressés pouvant ensuite, au cours de leur vie, soit faire le choix d'un sexe masculin ou féminin, soit garder la mention du sexe non renseignée.
La reconnaissance d'un "sexe neutre" rejetée en France. D'autres pays en Europe se sont aussi engagés sur la voie d'une reconnaissance d'un troisième genre comme les Pays-Bas ou l'Autriche. En France, toute personne doit être rattachée dans les cinq jours suivants la naissance à l'un des deux sexes masculin ou féminin. La Cour de cassation a rejeté l'an passé la reconnaissance d'un "sexe neutre", écartant la demande d'une personne née sans pénis ni vagin. Selon les statistiques des Nations Unies, entre 0,05% et 1,7% de la population mondiale est intersexe.