A moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, Najat Vallaud-Belkacem estime que "la situation est délicate" pour le PS. Dans un entretien au Parisien-Dimanche, la ministre de l'Education nationale compare ce scrutin, avec celui de 2007. Cette année-là, Ségolène Royal était candidate la candidate PS à la présidentielle.
"Plus simple sans Macron". "On est un peu dans la situation de 2007 où il n'y a pas le soutien évident de tout le parti, avec en plus une offre concurrentielle, ce qui dédouane ceux qui n'ont pas une sympathie évidente pour notre candidat", déclare au quotidien Najat Vallaud-Belkacem. Et la ministre d'estimer que "la situation est délicate... Pire qu'en 2007" et que "les choses seraient plus simples sans Macron".
La ministre de l'Education rappelle que Benoît Hamon "a constitué un conseil politique: qui veut y participer peut le faire". A la question: "Vous ne vous êtes jamais posé la question de rallier Macron ?, Najat Vallaud-Belkacem répond "non". Et d'expliquer: "Je n'ai toujours pas la réponse à une question simple: dans un attelage composé aussi bien de gens de gauche que de l'ex-directeur de campagne de Bruno Le Maire, ou encore d'Alain Minc, qui décidera de la ligne politique ? Quelle majorité gouvernera ?"
Le "dénigrement des politiques" fait le jeu des antisystèmes. Najat Vallaud-Belkacem est engagée dans la campagne de Benoît Hamon et avait soutenu Manuel Valls lors de la primaire. Elle met en garde d'autre part sur le "discours du tous pourris" car "aucune force politique ne sort gagnante" d'un tel discours, "seule celle qui promet le chaos généralisé recueille les suffrages d'électeurs écœurés".
"Mais les électeurs ont-ils objectivement tant de raisons d'être écœurés ?", s'interroge Najat Vallaud-Belkacem. Et après une mise en garde, la ministre lance "une alerte: attention au dénigrement permanent des politiques, thème préféré des antisystèmes de tous bords, car au bout de ce chemin c'est le désir d'un régime autoritaire qui s'imposera."