A Katmandou, toute l’activité économique est paralysée. Un peu plus de trois semaines après le séisme qui a coûté la vie à plus de 8.500 personnes, le pays est toujours à l’arrêt. La moitié des habitants de Katmandou auraient quitté la ville, les rideaux de la plupart des magasins sont baissés et les restaurants fermés. Pour tenter de reconstruire un pays ravagé, le ministre des Finances népalais demande une aide "massive".
Plus d’ouvriers dans les usines. Dans les bureaux, les salariés ne viennent plus, redoutant que tout recommence, comme mardi dernier quand une réplique du tremblement de terre a secoué le pays. Même les usines qui n’ont pas été détruites ne fonctionnent plus, faute d’ouvriers. "Je n’ai aucune idée de quand on pourra reprendre la production", explique un exportateur de tapis, qui s’inquiète pour son entreprise.
"Il faudra 5 milliards de dollars". Du côté du gouvernement, on craint des faillites en série et on rappelle que tout est à reconstruire. " L’ampleur du désastre a pris des proportions gigantesques, au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer", confie au micro d’Europe 1 le ministre des Finances, Ram Sharan Mahat. "La plupart des gens n’auront pas les moyens de reconstruire leur maison seuls, le gouvernement devra les aider", poursuit-il, énumérant ce qui devra être reconstruit : écoles, hôpitaux, routes, système d’électricité et d’eau, ainsi que le siège du gouvernement et du Premier ministre.
"Cela va prendre au moins cinq, peut-être sept ans pour reconstruire entièrement le pays", s’inquiète Ram Sharan Mahat, dont le pays a besoin d’une "aide internationale massive". "On peut mettre 200 millions de dollars, mais il faudra beaucoup plus… 5 milliards, au moins, peut-être plus encore", estime le ministre. Pour trouver de l’aide, le gouvernement népalais est en train d’organiser une grande conférence pour rassembler des pays donateurs. Elle pourrait avoir lieu d’ici quelques semaines au Japon.