Une personne a été tuée et des dizaines blessées au Népal lorsque la police a ouvert le feu sur des manifestants réclamant des mesures suite au viol et meurtre d'une fille de 13 ans, ont rapporté samedi les autorités locales. La foule est descendue vendredi dans les rues du district de Kanchanpur, dans l'extrême ouest du Népal, à la frontière indienne, en accusant les forces de l'ordre de protéger le coupable du viol et du meurtre d'une écolière fin juillet.
Mise en place d'un "couvre-feu illimité". "Sani Khuna, 17 ans, a été tué dans les tirs pour contenir la manifestation violente vendredi. L'autorité du district a imposé un couvre-feu illimité pour normaliser la situation", a déclaré l'officier de police Krishna Raj Ohja. La colère populaire a éclaté suite à l'arrestation par la police d'un homme lourdement handicapé mental selon les médias. Un bouc émissaire, soupçonnent les manifestants.
"Les accusés de viols continuent d'être protégés." La famille de la victime a accusé les force de l'ordre d'avoir failli à leurs devoirs après la mort de leur fille, qui avait disparu fin juillet. Son corps avait été découvert quelques jours plus tard. "L'État n'a pas pris au sérieux les cas de viols et violences contre les femmes", estime le militant Hima Bista. "Les accusés de viols continuent d'être protégés", a-t-elle ajouté.
Une société conservatrice et patriarcale. De nouvelles manifestations sont prévues samedi à travers le pays, notamment dans la capitale Katmandou. Cette affaire enflamme également les réseaux sociaux. Quelque 1.480 viols ont été enregistrés au Népal en 2017, selon les chiffres officiels, soit presque le double de l'année précédente. Et les experts estiment que nombre d'agressions sexuelles ne sont jamais signalées dans cette société conservatrice et patriarcale.