Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le parti du président palestinien Mahmoud Abbas de glorifier les Palestiniens ayant tué vendredi une policière israélienne, et appelé à mettre fin aux paiements versés aux familles des assaillants.
Vendredi, deux Palestiniens ont ouvert le feu sur un groupe de policiers israéliens à l'entrée de la Vieille ville de Jérusalem, tandis qu'un troisième a poignardé une policière. Les trois assaillants, originaires du même village de Cisjordanie occupée, ont été abattus et la policière, Hadas Malka, 23 ans, a succombé à ses blessures après avoir été hospitalisée. Elle a été enterrée dans une cimetière militaire samedi soir dans la ville côtière d'Ashdod.
Le "meurtre" des trois Palestiniens condamné par le Fatah. "Au lieu de condamner cette attaque, le Fatah (le parti d'Abou Mazen, ndlr) a publié un communiqué condamnant les officiers qui ont tué les terroristes et qualifiant les assassins de héros", a affirmé Benjamin Netanyahu, utilisant le surnom de Mahmoud Abbas. Il faisait apparemment allusion à une affiche du Fatah pleurant les "martyrs" auteurs de "l'opération héroïque" ainsi qu'à une série de tweets sur un compte du Fatah évoquant la "gloire et l'immortalité" des assaillants. Un communiqué officiel du parti publié par l'agence de presse palestinienne Wafa a également condamné "le meurtre" des trois Palestiniens, sans mentionner les circonstances de leur mort.
Un versement "qui ne fait qu'encourager le terrorisme". "Bien entendu, l'Autorité palestinienne refuse de condamner ce meurtre, cette même Autorité qui va payer des compensations aux familles des meurtriers", a déclaré le Premier ministre à l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire. "J'appelle la communauté internationale à condamner ce meurtre et ceux qui le glorifient, et à exiger que cessent immédiatement les versements de l'Autorité palestinienne aux familles des terroristes, ce qui ne fait qu'encourager le terrorisme", a ajouté le Premier ministre israélien.
272 Palestiniens morts depuis octobre 2015. Mardi, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson avait affirmé que l'Autorité palestinienne avait accepté d'arrêter de rétribuer les familles des auteurs d'attentats anti-Israéliens. Mais l'État hébreu a exprimé son scepticisme sur ce dossier. Ces paiements sont l'un des obstacles au moribond processus de paix au Proche-Orient. L'attaque de vendredi est la dernière en date d'une vague d'attentats en Israël et dans les Territoires palestiniens depuis le 1er octobre 2015. Ces attaques et d'autres violences ont causé la mort de 272 Palestiniens, 42 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP. La majorité des Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes, agissant seuls et armés de couteaux.
Permis de visite annulés pour 250.000 Palestiniens. À la suite de l'attaque, l'armée israélienne a effectué un raid à Deir Abou Mashal, le village près de Ramallah dont étaient originaires les trois assaillants palestiniens. Les soldats ont bloqué les issues et pris les dimensions des maisons familiales des trois Palestiniens en vue de leur démolition à titre de punition. Le Premier ministre a également annulé les permis de visite de 250.000 Palestiniens à leurs proches en Israël ou à Jérusalem pour le ramadan tout en donnant instruction à la police "de renforcer les mesures de sécurité (...) autour de la porte de Damas" de la Vieille ville de Jérusalem où s'est produite l'attaque vendredi.