Après le déraillement d'une rame à l'approche d'une station de Harlem, mardi matin, les autorités de New York ont décidé d'agir. Si l'accident n'a pas fait qu'une trentaine de blessés légers, le gouverneur de la ville a présenté jeudi un plan d'urgence pour moderniser le réseau, face au mécontentement croissant de ses millions d'usagers. Andrew Cuomo (démocrate) a promis une rallonge budgétaire d'un milliard de dollars, la réorganisation de l'agence des transports en commun new-yorkais, la MTA, et un appel à propositions par-delà les frontières.
Six millions de passagers par jour. "Nous savons que des décennies de sous-investissement, de report de maintenance et de modernisation ont causé le problème. Il est aggravé aujourd'hui par une poussée du trafic passagers", qui atteint "quelque six millions de passagers par jour contre quatre millions dans les années 90", a résumé le gouverneur, lors d'une conférence à Manhattan. "Les retards rendent fous les New-Yorkais. Ils sont furieux du manque de communication, de fiabilité et maintenant des accidents", a reconnu le gouverneur, en place depuis 2011 et régulièrement critiqué pour les défaillances du système, placé sous sa responsabilité.
"Concept de la fin des années 1800". De fait, tout le monde reconnaît que le "Subway" new-yorkais, qui tourne 24/24 avec ses 422 stations, est loin de correspondre à l'image de modernité dont se targue la première métropole américaine. Quais sombres et sales, équipements vétustes, trains régulièrement bondés, retards ultra-fréquents, les déplacements dans le métro new-yorkais sont rarement une partie de plaisir. Inauguré en 1904, "le système tourne encore aujourd'hui sur un concept développé à la fin des années 1800", a souligné le nouveau patron du réseau, Joseph Lhota, lors de cette conférence.
Réseau électrique défaillant. Selon Andrew Cuomo, les priorités sont d'accélérer le renouvellement des rames, dont plus de 10% ont plus de 40 ans, de renouveler le système de signalisation, datant pour l'essentiel d'avant 1937, mais aussi de revoir le réseau électrique, dont les défaillances sont à l'origine de nombreuses pannes et retards. "Depuis trop longtemps, nous nous sommes concentrés sur la maintenance des infrastructures d'hier", a souligné Joseph Lhota. "Nous devons étudier toutes les technologies utilisées à travers le monde" et "prendre les meilleures idées et les meilleures personnes dans le monde et les faire venir ici".