Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche pour la Gay Pride de New York sous une mer de drapeaux arc-en-ciel, avec l'opposition à Trump et la défense des transsexuels comme grandes causes du moment. Pour la 48ème année consécutive, des milliers de participants, à pied, en moto ou juchés sur des camions descendaient la 5e Avenue sous les applaudissements d'une foule compacte et joyeuse, pour une marche de 3 kilomètres depuis les gratte-ciels de Midtown jusqu'à Greenwich Village, où le mouvement pour les droits des homosexuels est né après les émeutes de Stonewall en 1969.
Une véritable institution. Alors qu'à Istanbul, les participants à la Gay Pride étaient dispersés par la police qui tirait avec des balles en caoutchouc, dans la première des métropoles américaines la marche est une véritable institution. Sous un grand soleil, des centaines de policiers et de nombreux élus, dont le maire Bill de Blasio, le gouverneur de l'État de New York Mario Cuomo ou le sénateur Chuck Schumer, tous démocrates, ont marché tout sourire aux côtés de participants volontiers très dénudés.
De nombreuses pancartes anti-Trump. En juin 2015, la marche célébrait la légalisation du mariage homosexuel. En juin 2016, c'était le deuil après le massacre de la discothèque gay d'Orlando, en Floride. Cette année, de nombreux cortèges marchaient en brandissant les pancartes "Resist" des opposants à Trump, dénonçant la nouvelle administration et ses projets législatifs - notamment l'abrogation de la loi santé Obamacare - et la remise en cause des droits des transsexuels. Si de nombreux participants étaient clairement opposés à Trump, beaucoup soulignaient aussi ne pas vouloir faire de cette marche un événement politique. "L'administration actuelle est une abomination", affirme Cara Lee Sparry qui, sur sa moto, a déjà participé à une dizaine de Gay Pride. "Mais être entourée par des centaines et des milliers de gens qui crient pendant des heures, c'est incroyable, on ne peut pas faire mieux !"