L'armée nigérienne a tué mercredi par erreur 14 paysans dans une région instable du sud-est du pays, qu'elle a pris pour des djihadistes de Boko Haram, ont rapporté jeudi à l'AFP un élu et un journaliste locaux.
"Une bavure militaire." "C'est une bavure militaire qui a coûté la vie à 14 personnes (...) des réfugiés et des déplacés qui étaient rentrés dans leur village près d'Abadam, qu'ils avaient abandonné à cause des exactions de Boko Haram, et qui étaient revenus pour préparer leurs champs", a déclaré à l'AFP un élu de la région de Diffa.
"Ils n'avaient pas prévenu les autorités" alors que c'est une zone rouge interdite d'accès, près de la rivière Komadougou, qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, a expliqué l'élu.
Accès interdit sans autorisation. Pour pouvoir lutter contre Boko Haram, les autorités ont évacué en mai 2015 les civils de zones frontalières avec le Nigeria et l'accès y est interdit sans autorisation. Cette décision impopulaire chez nombre de déplacés oblige beaucoup d'entre eux à vivre dans des camps. Certains reviennent quand même dans leurs villages pour cultiver malgré l'interdiction.