Après le Mali et le Burkina Faso, c'est au tour du Niger d'être secoué par un coup d'Etat. Et alors que Mohamed Bazoum, l'actuel président du pays, ne reconnaît pas cette tentative de retournement du pouvoir, la situation se tend. Derrière se revirement politique : le général Abdourahamane Tchiani. dans le même temps, Des milliers de personnes ont manifesté devant l'ambassade française de Niamey. Certains ont tenté d'entrer dans l'établissement, d'autres ont arraché la plaque "Ambassade de France au Niger", avant de la piétiner et de la remplacer par des drapeaux nigériens et russes.
"Il y a un risque que le fondamentalisme islamiste prenne le Niger et gagne encore plus de territoire et menace notre sécurité", juge au micro d'Europe 1 Julien Odoul. "Il faut rappeler que nous étions intervenus en 2013 au Mali sur demande du gouvernement malien, puisque ce pays risquait de tomber (aux mains des djihadistes). Ce n'était pas pour asseoir la présence française, ce n'était pas pour une opération de néocolonialisme, c'était véritablement pour la liberté, la sécurité et l'indépendance de ces pays. Donc, très clairement, aujourd'hui, on est dans une situation extrêmement complexe, extrêmement grave", poursuit le député RN.
Préserver les intérêts de la France
Près de 1.500 soldats français sont encore présents au Niger, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamique dans la région. Pour le porte-parole du Rassemblement national, "la Russie est à la manœuvre avec la milice Wagner. Ça fait bien longtemps que Wagner considère que la France est son ennemie en Afrique. Ça fait bien longtemps qu'ils essayent de nous éjecter de plusieurs pays africains, bien avant la guerre en Ukraine d'ailleurs. Il est vrai que les manifestations d'hostilité que l'on peut voir avec des drapeaux russes sont à mon sens, instrumentalisées, téléguidées. Donc très clairement, il ne faut pas être dupe de ce qu'il se passe sur le continent africain."
"Il faut désormais préserver les intérêts de la France", poursuit Julien Odoul, qui juge "injuste" le sentiment anti-français qui progresse dans la population du Niger. "Il faut quand même rappeler que la France, et donc le contribuable français, verse énormément d'argent chaque année à différents pays africains au titre de l'aide publique au développement et de la coopération internationale. Donc, les manifestations anti-françaises sont totalement injustifiées. Nous n'avons pas là des protectorats. Nous aidons les États africains à se développer et à se défendre tout simplement", conclut-il.