Cette nouvelle attaque porte la marque du groupe islamiste Boko Haram. Une jeune fille d'une quinzaine d'année s'est fait exploser dans une mosquée de Malari, un village du nord-est du Nigeria, tuant 12 fidèles pendant la prière de l'après-midi. Sept autres personnes ont été blessées. D'autres attaques ont été recensées dans la région, portant à près de 170 le nombre de tués en 36 heures.
"Repérée près de la mosquée". Les faits se sont déroulés jeudi, peu après 14 heures. "La kamikaze était une jeune fille d'environ 15 ans, elle avait été repérée par les fidèles qui se préparaient pour la prière de l'après-midi", explique vendredi le chef d'une milice locale.
"On ne la connaissait pas dans le village, et quand elle a été repérée près de la mosquée (...) on lui a demandé de partir", a expliqué de son côté Gajimi Mala, un habitant ayant aidé à transporter les victimes. La jeune fille "a alors quitté la mosquée, et tout le monde pensait qu'elle était partie (...) mais au moment où les fidèles étaient en train de prier dans la mosquée, elle a couru très vite à l'intérieur de la mosquée et elle s'est fait exploser"
Si l'attentat n'a pas été revendiqué pour l'instant, il correspond en tous points au modus operandi de Boko Haram, le groupe islamiste affilié aux djihadistes de l'Etat islamique, qui a déjà utilisé de nombreuses fois des jeunes filles comme bombes humaines. Quant au village de Malari, il se trouve dans l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection des islamistes.
Une vague d'attaques sanglantes. Pour le Nigeria, c'est la pire semaine depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau président Muhammadu Buhari, investi le 29 mai dernier. Outre l'attentat de Malari, d'autres attaques ont eu lieu mercredi soir dans le village de Kukawa, où 97 personnes ont été exécutées. Il s'agissait de fidèles musulmans et de leurs fils, en pleine prière à la mosquée, ainsi que de femmes, abattues chez elles. A Monguno, à une cinquantaine de kilomètres de là, ce sont pas moins de 48 autres fidèles réunis pour la prière du soir qui ont été fusillées.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, après l'attaque contre la mosquée de Malari, des islamistes armés ont tué onze hommes dans un village, sélectionnés en passant de maison en maison. D'après un habitant de ce village, les victimes exécutées ont été choisies car il s'agissait d'habitants ayant fui un autre village pour échapper à l'enrôlement forcé par Boko Haram.