L'Afghanistan a enregistré au premier semestre 2016 "un nombre record de victimes civiles" depuis le début des comptages en 2009, avec 5.166 morts et blessés, selon la Mission d'assistance des Nations unies à ce pays (Unama). Ce bilan est "conservatoire" et "sans doute sous-estimé" compte tenu de la méthode de comptage retenue, a précisé l'ONU.
Un tiers d'enfants. Dans un rapport publié lundi, la Mission précise que sur ce total de 1.601 morts et 3.565 blessés, en hausse de 4% par rapport à la même période 2015, "un tiers des victimes sont des enfants", dont 388 ont trouvé la mort. "Le nombre total de victimes civiles enregistré par l'ONU entre le 1er janvier 2009 et le 30 juin 2016 atteint 63.934" dont près de 23.000 morts et 41.000 blessés.
En cause, des attentats mais pas seulement. L'Unama accuse les forces insurgées, principalement les talibans et l'organisation Etat islamique (EI), d'être responsable de la grande majorité (60%) de ces victimes. Mais elle note que celles causées par les forces gouvernementales sont en hausse de "47 % par rapport à l'an dernier", et représentent 23% du total. Chez les enfants, les explosifs abandonnés (mines et autres "objets explosifs improvisés") sont responsables de 85% des morts et blessés.
"Chaque victime représente un échec". "Les gens sont tués pendant qu'ils prient, travaillent, étudient, en allant chercher de l'eau, en sortant de l'hôpital : chaque victime civile représente un échec et doit appeler chaque partie au conflit à réagir afin de réduire les souffrances des civils et renforcer leur protection", a estimé le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU à Kaboul, Tadamichi Yamamoto. Il est diffusé alors que Kaboul vient d'essuyer un terrible attentat revendiqué par l'EI, qui a fait samedi 80 morts et 231 blessés parmi la minorité hazara chiite.