Au moins 33 détenus ont été massacrés vendredi dans une prison de l'État de Roraima, dans le nord du Brésil, cinq jours après une mutinerie sanglante qui a coûté la vie à 56 prisonniers à Manaus en Amazonie, selon les autorités locales. "Trente-trois morts ont été recensés à la PAMC (Pénitentiaire agricole de Monte Cristo) dans les premières heures de la matinée", a indiqué le gouvernement de l'État de Roraima dans un communiqué. Il a ajouté que la situation dans l'établissement pénitentiaire était à nouveau "sous contrôle". La police est sur place pour faire les premières constatations et le bilan pourrait encore s'alourdir.
Des meurtres commis à l'arme blanche. Selon le service de presse du gouvernement de Roraima, ce nouveau massacre n'a pas été perpétré dans le cadre d'une mutinerie, mais lors d'une action rapide d'un groupe de détenus, qui a duré moins d'une heure. Une porte-parole du gouvernement de cet État du nord du Brésil a précisé qu'aucune arme à feu n'avait été retrouvée à l'intérieur de la prison et que les meurtres ont pour la plupart été commis à l'arme blanche.
Un sinistre précédent. En octobre, dix détenus avaient été assassinés dans cette même prison de Roraima lors d'un affrontement entre factions rivales du crime organisé. Cette prison regroupe des membres du Comando Vermelho (CV), originaire de Rio de Janeiro, allié de la FDN (Familia do Norte), considérée par la police comme responsable du massacre de Manaus, dans la nuit de dimanche à lundi.
Un "Plan national de sécurité". La plupart des détenus tués à Manaus étaient des membres présumés du puissant PCC (Premier commando de la capitale), de Sao Paulo, grand rival du CV. Jeudi, le gouvernement brésilien a annoncé les grandes lignes de son nouveau Plan national de sécurité, avec notamment la construction de nouvelles prisons dans chacun des 27 États du pays.