Nouveau naufrage de migrants en Méditerranée : 41 disparus dont trois enfants

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Antonino Galofaro (correspondant en Italie), avec AFP / Crédits photo : Virginie Nguyen Hoang / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Après le naufrage d'une embarcation, 41 personnes dont trois enfants sont portés disparues en mer Méditerranée. Le bateau est parti jeudi dernier de Sfax en Tunisie avec 45 migrants à son bord, a annoncé mercredi l'ONU en Italie sur la base des témoignages de quatre survivants.

Quarante-et-une personnes, dont trois enfants, sont portées disparues après le naufrage d'une embarcation partie jeudi de Sfax en Tunisie avec 45 migrants à son bord, a annoncé mercredi l'ONU en Italie sur la base des témoignages de quatre survivants. Les agences des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l'enfance (Unicef) et les migrations (OIM) déplorent dans un communiqué commun ce "terrible naufrage survenu entre le jeudi 3 et le vendredi 4 août en Méditerranée".

"L'embarcation en fer se serait retournée" face à "des conditions météo rendant très dangereuses les traversées sur ces petits bateaux en fer inadéquats pour naviguer", selon le communiqué. "Cela démontre le manque absolu de scrupules des trafiquants qui, de cette façon, exposent les migrants et les réfugiés à des risques très élevés de mort en mer", ont dénoncé les trois agences.

Plus de 1.800 personnes ont péri en Méditerranée depuis janvier

Selon des chiffres compilés par les Nations unies, plus de 1.800 personnes ont déjà péri depuis janvier dans des naufrages en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus meurtrière au monde. Soit plus du double de l'an dernier. Après avoir dérivé pendant des jours, les quatre rescapés - un mineur non accompagné de 13 ans, une femme et deux hommes - ont finalement été secourus mardi par un navire marchand et débarqués mercredi sur la petite île italienne de Lampedusa, située entre la Tunisie et la Sicile et devenue du fait de cette localisation le porte d'entrée privilégiée par les migrants se rendant en Europe.

En bonne santé, les quatre survivants, originaires de Guinée et de Côte d'Ivoire, ont raconté avoir survécu en flottant sur des chambres à air, selon la Croix-Rouge italienne, qui gère le centre d'accueil des migrants à Lampedusa. Frontex, l'agence de l'UE chargée des frontières, a de son côté fait savoir qu'un de ses avions avait repéré mardi matin "un bateau en métal avec quatre personnes à son bord" dans les eaux sous juridiction libyenne. La bateau étant "à la dérive", Frontex a donné l'alarme et les quatre passagers ont été secourus par un navire marchand puis confiés à un bateau des garde-côtes italiens.

"Trafiquants sans scrupules"

Selon les rescapés, le bateau en métal long de sept mètres s'est retourné à cause d'une grosse vague, précipitant tous ses passagers à la mer. Seuls 15 d'entre eux avaient un gilet de sauvetage mais se sont quand même probablement noyés. Face à cette énième tragédie, les trois agences de l'ONU "réaffirment la nécessité de mécanismes coordonnés de recherche et de secours et continuent à demander aux Etats d'augmenter les ressources et les capacités pour efficacement faire face à leurs responsabilités".

"La mer est très agitée (...) Embarquer des migrants par cette mer est vraiment criminel. Les trafiquants sont vraiment sans scrupules", a dénoncé mercredi l'attaché de presse de l'OIM en Italie, Flavio Di Giacomo, interrogé par l'AFP. "Les bateaux en fer qui sont utilisés sont les plus fragiles que j'ai jamais vus en Méditerranée centrale", a-t-il observé, mais "les migrants subsahariens sont obligés d'utiliser ces bateaux low-cost en fer qui se rompent au bout de 20-30 heures de navigation". "Avec ces conditions en mer, ce type de bateau chavire facilement", a-t-il assuré. Par conséquent, "il est très probable qu'il y ait beaucoup plus de naufrages que ceux dont nous avons connaissance, c'est cela ma vraie crainte", a conclu M. Di Giacomo.

Une hypothèse étayée par la hausse du nombre des corps sans vie retrouvés en mer sur la route migratoire entre la Tunisie et l'Italie. Près de 94.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, plus du double que sur la même période l'an dernier, selon les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.