Le Conseil de sécurité de l'ONU n'est pas parvenu à s'entendre mardi sur une déclaration condamnant Pyongyang pour le tir d'un missile ayant terminé sa course au large du Japon, la Chine cherchant à y inclure une opposition au déploiement d'un bouclier antimissile américain en Corée du Sud.
La Chine opposé au bouclier américain. Washington avait fait circuler un projet de déclaration qui condamnait avec vigueur le tir du 2 août et qui exprimait une inquiétude particulière car le projectile avait atteint les eaux japonaises. La Chine a proposé d'y ajouter que "toutes les parties concernées doivent éviter d'entreprendre toute action susceptible de provoquer les autres et de faire monter les tensions, et ne doivent pas déployer de nouveau bouclier antimissile balistique en Asie du nord-est en prenant pour excuse de réagir aux menaces des programmes nucléaires et de missiles de la Corée du Nord".
Un système "défensif" selon les États-Unis. L'ambassadrice américaine Samantha Power avait plaidé pour une "réponse forte et rapide du Conseil de sécurité" à la suite d'une réunion en urgence la semaine dernière sur le dernier essai de missile nord-coréen. Elle avait affirmé que l'accord des États-Unis avec la Corée du Sud au sujet d'un bouclier antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defence) était "purement défensif" face aux projets de Pyongyang.
Les négociations dans une impasse. La Chine, plus proche alliée de la Corée du Nord, a également cherché à amputer le projet de déclaration d'une phrase exprimant de l'inquiétude sur le fait que le missile était "tombé près du Japon". Selon des diplomates, les discussions sont désormais dans une impasse. C'est la seconde fois en deux mois que le Conseil ne parvient pas à se mettre d'accord sur une condamnation de la Corée du Nord, à cause de l'intervention de la Chine.