Au moins quinze soldats afghans ont été tués dans une attaque des talibans contre une base militaire dans la province de Kandahar, la deuxième de ce type cette semaine, a indiqué vendredi le ministère de la Défense.
L'attaque a "duré plusieurs heures". "Les talibans ont lancé un assaut coordonné contre une base militaire la nuit dernière (dans la nuit de jeudi à vendredi) dans le district de Shah Wali Kot, dans la province de Kandahar", dans le sud de l'Afghanistan, a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense Dawlat Waziri, précisant que l'attaque a "duré plusieurs heures". Un responsable provincial a fait de son côté état d'un bilan de 20 morts. "Il y a tellement de morts, malheureusement. Nous avons 20 personnes tuées, toutes appartenant à l'armée, et seize blessés. Quatre soldats sont également portés manquants après cette attaque. Et les talibans ont saisi quatre véhicules Humwee", a précisé ce responsable sous couvert d'anonymat.
Les talibans revendiquent. Un porte-parole des talibans, Qari Yousuf Ahmadi, responsable du sud de l'Afghanistan, a revendiqué cette opération dans un communiqué. Les insurgés islamistes avaient promis, en lançant leur offensive de printemps fin avril, de viser en priorité les armées occidentales, considérées comme des envahisseurs, ainsi que "leurs mercenaires locaux", désignant par là les soldats et policiers afghans.
Le mouvement semble se renforcer. En début de semaine, au moins dix soldats afghans, selon un bilan officiel, avaient été tués dans l'attaque de leur base militaire dans la même province de Kandahar. L'opération menée par plus de 200 assaillants avait été revendiquée par les talibans, qui semblent se renforcer plus de quinze ans après avoir été chassés du pouvoir par les Américains.
Le chef de la police s'en prend au gouvernement. Lors d'un rassemblement public, jeudi, le chef de la police de Kandahar, le général Abdul Raziq, controversé pour ses méthodes souvent radicales, s'en est pris au gouvernement à Kaboul, qu'il a accusé de vouloir "déstabiliser" Kandahar. "Quand une attaque se produit à Kandahar, le gouvernement central n'aide pas", avait-il lancé.