Il s'accroche toujours au pouvoir, mais la rue n'en veut plus. En Algérie, c'est un nouveau vendredi de manifestations avec toujours le même leitmotiv : mettre un terme au règne d'Abdelaziz Bouteflika. Le retrait de sa candidature à la prochaine présidentielle n'a pas suffit à désamorcer le mouvement, car c'est une politique et un clan que le peuple veut voir disparaître désormais. Depuis un mois, chaque fin de semaine, au son des vuvuzelas et des klaxons, les manifestants chantent et hurlent leur rejet du président et de son clan.
"Il faut qu'ils partent". La pluie fine qui s'abattait sur Alger vendredi matin n'a pas empêché les opposants au régime, comme chaque vendredi, de se réunir par milliers, drapeau noué sur la tête ou sur les épaules. "Je suis venu ce matin. Je vais aller faire ma prière à la mosquée et je reviendrai", explique Armel. "J'ai emmené mon paquetage avec moi. Je viendrai tous les vendredi à 9 heures du matin, jusqu'à ce qu'ils partent, jusqu'à la dernière limite", assure ce manifestant. "Quel langage doit-on parler avec eux ? La langue de bois ? Non ! Il faut qu'ils partent", martèle-t-il.
Mahmoud est venu avec ses petits-enfants. Pour lui, il n'est pas question de relâcher la pression au cinquième vendredi de mobilisation. "On leur a donné l'occasion de sortir par la grande porte. Ils ne veulent pas. On va les faire sortir par la petite porte, par la fenêtre ! ", s'agace-t-il.
Point de ralliement. À la mi-journée, aucun chiffre n'était encore disponible quant à l'ampleur de la mobilisation, mais un cortège extrêmement compact remplissait déjà les rues, convergeant vers la Grande Poste, bâtiment emblématique au cœur de la capitale algérienne. Le plus fort de la mobilisation était attendu en milieu d'après-midi, après la grande prière du vendredi. Des manifestants se rassemblent également dans de nombreuses autres villes d'Algérie, rapportent médias algériens et réseaux sociaux.