Le roi d'EspagneFelipe VI a signé mardi le décret ordonnant la tenue de nouvelles élections législatives, dont la date a été fixée au 26 juin, a annoncé le service de presse du Parlement.
Échec à la coalition. Dans ce décret, le roi ordonne la dissolution du Parlement et la tenue d'élections seulement six mois après les dernières législatives, car depuis ce scrutin, les principaux partis n'ont pas réussi à s'entendre pour investir un gouvernement. La session parlementaire marquant le démarrage de la prochaine législature a été fixée au 19 juillet, a précisé le président du Congrès des députés, Patxi Lopez.
"Une première". "C'est la première fois qu'en démocratie nous n'avons pas su remplir le mandat que les citoyens nous ont confié", a déploré Patxi Lopez lors d'une brève allocution devant la presse. Le pays n'avait pas vécu une telle période de blocage politique depuis la restauration de la démocratie en Espagne, après 40 ans de franquisme, en 1977.
Affaires courantes. Lors des législatives du 20 décembre, les Espagnols ont infligé un échec cuisant aux deux grands partis qui alternaient jusque là au pouvoir. Le Parti populaire, au pouvoir depuis 2011, était arrivé premier, mais n'avait obtenu que 123 sièges contre 186 auparavant. Le Parti socialiste avait enregistré le pire résultat de son histoire avec 90 sièges, contre 110 en 2011. Les électeurs, traumatisés par l'austérité et la corruption, avaient en revanche fait émerger deux nouvelles formations : Podemos (gauche radicale), troisième force politique avec ses alliés (65 sièges) et Ciudadanos, de centre droit (40). L'Espagne est depuis dirigée par le gouvernement sortant du conservateur Mariano Rajoy, qui ne peut qu'expédier les affaires courantes, et n'est autorisé à entreprendre aucune réforme.